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DESCARTES, quand les RIVIÈRES répondent elles- mêmes

On se souvient que le 14 juillet 2021, une crue subite avait emporté un clapet amovible de 18 tonnes au barrage de Descartes, et depuis nous étions dans l’expectative quant au devenir de ce barrage. Déjà endommagé par une crue dans les années 1990 et réparé pour 1,3 millions d’euros d’argent public, ce barrage avait suscité la convoitise d’une société d’économie mixte (Forces Hydrauliques de Descartes, ou FHD), qui souhaitait l’équiper d’une microcentrale de 1Mw – soit 110 fois moins que le barrage d’Eguzon situé beaucoup plus haut sur le bassin.

La crue a rebattu les cartes:

Les élus locaux accusaient le site Vigicrues ainsi que, à mots couverts, le complexe des barrages d’Eguzon d’être à l’origine de l’accident. Or la crue venait de la Gartempe, en aval d’Eguzon. Fin 2022 lors d’une réunion à Descartes une intervention de l’OFB a rappelé que les barrages à clapets sont munis d’un système de détection des niveaux qui déclenche automatiquement l’abaissement des clapets. Tout pris par leur projet, les responsables ne s’étaient pas préoccupés du barrage lui-même. Et si les élus locaux, soutiens inconditionnels de la microcentrale, doivent accuser quelqu’un de négligence, qu’ils regardent du côté de la FHD. Tant qu’il s’agissait de tirer parti un barrage réhabilité par de l’argent public, tout allait bien pour les investisseurs.

Mais lorsqu’il est question de devoir assumer les frais de réparation, rien ne va plus et les pétitionnaires ne se bousculent pas. Forces hydrauliques de Descartes a donc demandé à être libérée de son engagement et le barrage retombe dans le giron de l’État, qui n’a pas l’intention de le reconstruire et souhaite seulement le sécuriser. La SEPANT, FNE et ANPER-TOS n’ont pas retiré leur plainte, car nous attendons que cela se concrétise sur le terrain par l’ouverture complète de ce barrage, qui a failli être un gâchis écologique et demeure un gâchis financier.

Comme quoi le Progrès c’est désormais la somme des efforts consentis pour en corriger les effets. Et maintenant, il nous faut nous intéresser au barrage suivant, celui de l’ancien moulin de La Guerche, toujours en infraction.