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Catégorie : Hydroéléctricité

Réaménagement du barrage de Descartes

La mauvaise solution envisagée

Crédit photo: Logrami

L’ ANPER-TOS, la SEPANT et FNE Centre Val-de-Loire ont déposé fin 2021, un recours administratif afin d’obtenir l’annulation de l’arrêté du 10 juin2021 autorisant le rééquipement du barrage de DESCARTES – BUXEUIL sur la Creuse.
Pour en savoir plus, veuillez lire le communiqué de presse en cliquant ci-dessous .

Les apprentis sorciers et les moulins

Les « apprentis sorciers » répondent à la Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins (FFAM)

La FFAM a récemment mis en ligne sur Youtube une vidéo à propos de « L’arrêt de la destruction des moulins à eau : vers une continuité écologique de conservation et de valorisation. Art. 49 loi climat 2021 ». Compte tenu des trop nombreux détournements d’idées qui y sont commis, et de ses 63 années d’expérience dans le domaine de l’eau saluées par une reconnaissance d’utilité publique, ANPER-TOS se devait de répondre aux points les plus outrageusement mensongers propagés dans ce discours largement relayé par le lobby de l’hydro-électricité

Avant-propos :

On notera tout d’abord que, comme toujours, la FFAM cherche à faire croire que les tenants de la continuité écologique (sédimentaire et piscicole) voudraient « détruire les moulins », alors qu’il ne s’agit que d’en aménager les seuils et même, dans la plupart des cas, faire seulement respecter les devoirs  »oubliés » qui sont liés aux droits d’eau des anciens moulins, bâtiments dont l’existence n’a jamais été et n’est menacée par personne. On jugera de l’honnêteté du procédé, les autres arguments avancés par la FFAM relevant du même genre de manipulation jouant sur l’émotion d’un public non averti. On relèvera ainsi les nombreux articles aux titres racoleurs et ronflants, où les faits et l’information scientifique sont décontextualisés et dénaturés de façon à remettre en cause l’objectif même de remise en « bon état écologique » de nos cours d’eau dont la continuité est un élément.

On rappellera aussi qu’autrefois les moulins ne produisant ni toute la journée, ni tous le mois, ni toute l’année, ils ne constituaient qu’épisodiquement un obstacle, contrairement à une turbine qui tourne tout le temps et qui associée à l’ouvrage en rivière  »barre » donc le cours d’eau en permanence.

On rappellera enfin que tout cet argumentaire de la FFAM n’est que prétexte, soit à ne pas avoir à respecter les devoirs de gestion, d’entretien ou de remise en état qui sont liés aux droits d’eau, soit à installer sans contrainte des productions hydroélectriques aussi faibles que subventionnées bien au-delà du coût réel de l’énergie, soit 120 euros/MWh contre un prix de vente moyen de 44 euros. Au contribuable de payer la différence (arrêté du 13 décembre 2016)

Et c’est ainsi que, au nom de la défense du  »patrimoine », on supprime de belles roues de moulins pour les remplacer par des turbines, on bétonne et on rehausse illégalement les seuils anciens, nonobstant ceux sans utilité mais maintenus coûte que coûte.

Bref, une histoire de petits intérêts privés déguisée en défense d’un patrimoine complètement détourné de son usage réel passé.

Voici donc notre réponse à la FFAM

Vichy : une réponse attendue mais pas définitive!

Le 4 mai dernier, nous vous parlions du projet de microcentrale que la SHEMA, une filiale d’EDF, souhaite mettre en place sur la rive gauche du barrage de Vichy.
A ce moment, nous participions à l’enquête publique en mettant en avant :

  • Que l’ouverture totale de l’ouvrage au milieu de la période migratoire est indispensable.
  • Qu’aucune autre solution énergétique de remplacement ne semble avoir été étudiée, ce qui semble contraire à la doctrine ERC (Éviter, Réduire, Compenser).
  • Qu’un renversement de valeurs inacceptable consistant à faire volontairement la confusion entre « renouvelable » et « durable ».
  • Que la tendance observée dans les pays abritant des stocks de salmonidés migrateurs, tant en Atlantique que dans le Pacifique, est de vouloir araser et supprimer les barrages.
  • Que le design du projet ne semble pas avoir fait l’objet d’études plus approfondies quant à d’autres possibilités d’aménagement des dispositifs de franchissement afin de garantir leur réelle optimisation.

Image par Arek Socha de Pixabay

Suite à cela, le 14 mai 2021 Madame la Commissaire Enquêtrice a rendu ses conclusions : un avis favorable MAIS une dernière phrase intéressante:
« Si ces réserves ne pouvaient être levées, l’avis devrait être considéré comme défavorable. »

Voir les conclusions de la commissaire enquêteur

Le 16 juillet dernier, sans grande surprise, Monsieur le Préfet de l’Allier délivre un arrêté autorisant l’installation et l’exploitation d’une centrale hydroélectrique en rive gauche du pont-barrage de Vichy.

Voir l’arrêté d’autorisation.

Le combat n’est pas terminé, continuez de suivre cette affaire avec ANPER-TOS !