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Catégorie : Actions de terrain

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Vous retrouverez sur cette page  tous les articles concernant les actions d’ Anper-TOS  liées  aux différentes agressions que subit le milieu aquatique et sur lesquelles nous agissons.

Grand Cormoran : vers un plan de gestion Européen ?

Le 3 juin 2025, la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne, en coopération avec la Commission Européenne Consultative pour la Pêche et l’Aquaculture dans les Eaux Intérieures (EIFAAC), a organisé la première conférence sur les conseils de gestion pour réduire les impacts écologiques et socio-économiques de la prédation de poissons par le grand cormoran. Cet évènement a réuni 230 experts de 35 pays différents à Bruxelles, avec au centre des discussions une proposition de « plan de gestion », dont une version de travail est disponible sur le site de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

Photo crédits: Aliénor + Stefan Jaeger 2025

Ce plan de gestion met en avant la nécessité d’une coordination au niveau Européen pour trouver un point d’équilibre entre les populations de cormorans, la protection des espèces piscicoles en eaux libres, et une prédation jugée supportable dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture. La population de cormorans est estimée à plus de 1,5 millions d’individus en Europe, alors même que les biomasses de poissons diminuent quasiment partout, à l’opposé des objectifs de « Bon État » fixés par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) pour 2027. Si la prédation par le cormoran n’est en général pas la cause première de cette diminution des biomasses, elle exerce néanmoins une pression supplémentaire intolérable et annihile souvent les efforts réalisés à grands frais pour maintenir des populations piscicoles acceptables (renaturation des habitats, restauration des peuplements…). Elle constitue même, dans certains cas, un risque sévère pour la conservation de nos espèces piscicoles menacées (saumon atlantique ligérien, aloses, lamproies, anguille européenne, ombre commun, brochet, etc…), comme acté par le jugement du Conseil d’État du 8 Juillet 2024.

Certaines de ces espèces étant classées comme étant en danger d’extinction par l’UICN ((Union Internationale pour la Conservation de la Nature) .

Au niveau Français et pour le court terme, avec l’arrêté interministériel du 24 Février 2025, les préfets peuvent de nouveau autoriser les tirs de régulation destinés à protéger le peuplement piscicole, en cas «d’impact significatif avéré» …

Espérons que ce pouvoir sera utilisé à bon escient pour protéger nos espèces piscicoles menacées dès l’automne 2025 !!! 

Manifestation à Ornans

Le 22 mars dernier, pour donner suite à l’appel de deux youtubeurs et d’un garde-pêche du Hauts-Doubs, ANPER a organisé, avec un grand soutien du collectif SOS Loue et Rivière Comtoise, une manifestation pour célébrer le triste anniversaire de l’enterrement de la Loue il y a déjà 10 ans.

Cette manifestation, qui a réuni environ 800 personnes, a permis aux associations, élus, professionnels parties prenantes dans la problématique de l’eau dans la région, de s’exprimer, et de se faire entendre.

Christel BULTHE, membre de la délégation Franc-Comtoise a lui pris la parole d’abord pour rappeler que les mortalités de la Loue ne datent pas d’hier, puis pour expliquer et mettre en avant l’impact, souvent négligé, des rejets de station d’épuration sur nos cours d’eau. Il a également évoqué les micropolluants envahissant nos rivières. Enfin, son discours s’est conclu par la présentation du projet, porté par ANPER, d’attaquer l’État en justice pour inaction et inefficacité ayant pour résultat , la dégradation sans fin de nos rivières , mettant en péril la faune et la flore et la santé publique.

L’après-midi de manifestation s’est terminée par une intervention des membres de SOS LRC et par une conférence de Daniel Gilbert, s’en sont suivi des échanges autour de sujets tels que l’agriculture, l’assainissement…

On en parle dans la presse;

Quinze ans après la première manifestation alertant sur l’état des cours d’eau, 800 personnes ont défilé ce samedi 22 mars à Ornans pour dénoncer « la situation écologique catastrophique » de la Loue et des rivières comtoises. Elles ont déposé une truite de trois mètres au cimetière d’Ornans, près de la tombe de Gustave Courbet. Les participants ont appelé à davantage d’actions au niveau politique. (lire la suite..)

Après une forte mobilisation sur les réseaux sociaux, la manifestation pour défendre les rivières karstiques du Doubs et dénoncer des années d’immobilisme en Franche-Comté, a eu lieu ce samedi 22 mars à Ornans. Plus de 700 personnes étaient présentes le long de La Loue selon les forces de l’ordre. (Lire la suite.)

Elle n’est que le fruit d’une lente dégradation, dont on a ignoré les signes. Volontairement sourds aux scientifiques, aux écologistes, maudits Cassandres qui, depuis 50 ans, s’époumonent dans le désert. Elle est le fruit de multiples causes de pollution, dues à certaines pratiques agricoles en bonne partie, aux défauts de l’assainissement collectif, au traitement des grumes en pleine nature… Tout cela est documenté dans des études scientifiques d’ampleur. Quinze ans plus tard, la saprolegnia frappe de nouveau sur la Haute-Loue. (Lire la suite.)

Plusieurs centaines de personnes sont attendues aujourd’hui à 14h place Courbet à Ornans pour défendre la Loue et plus largement les rivières karstiques sévèrement impactées par la pollution et le dérèglement climatique . Le collectif « SOS Loue et rivières comtoises » demande aux manifestants de venir vêtus de noir pour participer en procession jusqu’au cimetière à « l’enterrement de la truite ». Une déambulation funèbre qui coincide avec l’arrivée ce week-end à Ornans du tableau « la truite » de Gustave Courbet représentant un poisson agonisant. Le tableau est prêté au musée Courbet d’Ornans par le musée d’Orsay dans le cadre justement d’une opération pour le climat. (lire la suite.)

La Baie à l ‘eau de rose….

En décembre 2023 à janvier 2024 de fortes pluies ont occasionné des débordements dans les dispositifs d’eau pluviales et d’assainissement d’eaux usées et à cela se sont ajoutées des eaux de ruissellements agricoles du bassin versant du pays de Dol de Bretagne.
 

Les spécificités de la baie que nous tenons à souligner :

  • un système sédimentaire de renommée internationale avec une amplitude de marées pouvant atteindre 15m, une biodiversité remarquable lui valant plusieurs classements européens et internationaux (RAMSAR, Natura 2000…) et un classement UNESCO du Mont Saint-Michel et de sa baie lui conférant une aura internationale.
  • des activités économiques majeures qu’il convient de préserver : la conchyliculture, la pêche professionnelle, la production de moutons de prés-salés, le tourisme…

Il a aussi été fait état des phénomènes risquant de se produire en fonction de l’évolution du climat :

  • la montée du niveau de la mer,
  • des inondations par des remontées des nappes phréatiques et du biseau salé,
  • l’augmentation de la température de la mer et son acidification (baisse progressive du pH),entrainant une baisse de la production primaire pourtant nécessaire aux poissons et coquillages,
  • l’augmentation de l’intensité des tempêtes.

Le grand défi de demain réside donc dans l’adaptation au changement climatique. Les effets du changement climatique devront être mesurés à l’échelle de la Baie du Mont Saint-Michel. De plus, leurs impacts socio- économiques et ceux agissant significativement sur la biodiversité devront être analysés.

L’élaboration de l’étude des profils de vulnérabilité des zones conchylicoles et sites de pêche à pied a permis de localiser et de hiérarchiser toutes les sources potentielles de pollution microbienne susceptibles de toucher les zones de production conchylicole et les zones de pêche à pied sur un périmètre allant de Granville à Cancale. Le programme d’action découlant de cette étude a été validé fin 2020.

Les sources de contamination microbiologique sont multiples (assainissement collectif et individuel , pratiques agricoles, …) et le but est que chacun puisse améliorer ses pratiques et adapter ses équipements dans l’objectif commun de la qualité des eaux littorales et de la pérennité des usages et activités économiques de la baie. Les sources de contamination microbiologique liées aux stations d’épuration ( STEP) et à l’assainissement non collectif sont constantes et dépendent fortement des conditions hydrologiques. Une vigilance particulière doit donc être apportée à la gestion des eaux usées tant sur les équipements des stations d’épuration (178 stations recensées aujourd’hui en baie dont 60% disposent d’un traitement bactériologique – lagunage, traitement UV, filtration membranaire…) que sur l’état des réseaux d’assainissement

Nous ne sommes pas surpris de cette pollution. En ce qui concerne l’urbanisation « la loi 2023-630 du 20/07/2023 LOI ZAN préconise une sécurisation des sols et la limitation de l’urbanisation de le long des côtes …. 

Nous avons demandé des explications à la DDPP, ARS, IFREMER, DDTM35, OFB35 et OFB50 et communications des avis.

Voici ci-dessous quelques réponses de l’ARS bretagne et de l’OFB

**-l’ARS a retenu, au terme de ses investigations (enquête clinique et alimentaire), l’hypothèse de la toxi-infection alimentaire au norovirus associée la consommation de coquillages contaminés suite à plusieurs signalements,

**-l’ARS a transmis ses conclusions à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) pour enquête sur les coquillages (traçabilité) et l’environnement en lien avec la direction départementale des territoires et de la mer d’Ille-et-Vilaine (DDTM35). C’est le sens de « l’avis émis par l’ARS ».

** C’est sur la base de l’ensemble de ces éléments et conformément à l’instruction susvisée, que l’interdiction a ainsi été décidée par arrêté préfectoral du 10 janvier, au regard des risques sanitaires liés à la consommation de coquillages mis en évidence.  

Compte tenu de ces informations, vous comprendrez que nous ne sommes pas en mesure de répondre à vos questions, et vous invite à contacter les services de la préfecture (DDPP,DDTM).

OFB35 ET OFB50 n’ont pas été invitées à une prospection et ou à une enquête sur les dysfonctionnements, recherches des rejets. 

Cette affaire comme d’autres démontre surtout l’absence d’étude d’accidentologie qui appelle une politique de prévention présentement inexistante .

Une plainte a été déposée par notre association ANPER TOS en juillet 2024 au T.J. de Saint-Malo .

Gérard Bourel

ANPER TOS à l’Assemblée Nationale

Mercredi 12 mars après midi ANPER TOS était invitée par la mission parlementaire sur l’état des cours d’eau à s’exprimer sur ce sujet. Raphaël Amat, secrétaire général, s’est donc prêté à l’exercice et nous relate brièvement cette entrevue.

anper-tos Assemblée nationale
Source image: IA

Le temps imparti était court, beaucoup trop court, mais néanmoins les sujets qui nous tiennent à cœur ont pu être abordés à travers le questionnaire qui nous avait été soumis quelques jours plus tôt.

Après une rapide présentation de son histoire, de ses actions et objectifs, ANPER-TOS a pu faire part de nos inquiétudes sérieuses et légitimes face à la dégradation continue de nos cours d’eau et milieux aquatiques en appuyant le propos sur nos observations de terrain mais aussi sur les données scientifiques disponibles en abondance. ANPER a appelé les parlementaires à se saisir de ces données et à les corréler aux états des lieux des SDAGE qui découlent de l’application de la DCE et du Code de l’Environnement, car si on y prête attention les pressions subies par les milieux aquatiques sont largement documentées.

La co-rapporteuse s’est enquise des raisons possibles de cette faillite de la politique environnementale et de l’attitude désinvolte de l’État qui ne tient pas son rôle de protection et de restauration à la hauteur des enjeux, voire qui agit de façon contradictoire. Il est intéressant de noter que les parlementaires ont largement acquiescé au propos. Ainsi, et puisque les députés ont aussi leur mot à dire en matière de budget, ANPER leur a rappelé le rapport du CESE de janvier 2025 qui souligne que pour 3,3 milliards d’euros d’actions initiées pour la sauvegarde des milieux, 10 sont dépensés pour des actions néfastes. Le dévoiement de la séquence éviter-réduire-compenser, qui se limite bien souvent à la dernière option sans que les conditions d’applications soient réellement efficaces et contrôlées, est également un obstacle sérieux à une action écologiquement efficace. La lenteur de la justice, notamment administrative, a également été désignée comme néfaste à la protection des milieux naturels.

Il a donc été question de :

  • de micropolluants et de pesticides ;
  • de rejets urbains, de produits sanitaires et de résidus médicamenteux ;
  • de pollutions agricoles et agro-industrielles ;
  • de continuité écologique ;
  • de plastiques ;
  • d’espèces invasives ;
  • de l’état catastrophique des populations de poissons migrateurs ;
  • des inquiétudes nées de la chute des populations d’insectes ;
  • de changement climatique et d’usages inconsidérés de la ressource commune pour le seul bénéfice de quelques-uns…

Quelques exemples ont été brièvement développés, comme par exemple la situation  des rivières de Franche-Comté dévastées par l’industrie du Comté et des stations d’épuration pas assez efficaces, le saumon de Loire face à l’incurie des pouvoirs publics incapables de rendre les arbitrages nécessaires, les incohérences des politiques publiques en Bretagne visant à dépenser des dizaines de millions d’euros dans l’entretien et l’amélioration du canal de Nantes à Brest pour quelques pénichettes alors qu’ouvrir les barrages ne coûterait quasiment rien, la catastrophe induite par le développement des micro-centrales pour un bénéfice énergétique dérisoire, l’effondrement des populations d’insectes et l’utilisation des produits phytosanitaires toujours plus toxiques et non sélectifs…

Enfin, nous avons relevé que la perception du public est souvent biaisée par les apparences, la présence de poissons n’étant pas révélatrice de l’état réel de l’écosystème par exemple.

Nous avons laissé aux parlementaires une synthèse et une base documentaire propres à stimuler leur curiosité et on m’a promis que nous nous reverrions bientôt pour compléter les échanges et, espérons-le, les faire fructifier.