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Catégorie : Milieu aquatique

JO 2024 et assainissement des communes

COMMENT GARDER LA FLAMME POUR NOS RIVIÈRES… ?

« Mettre tous les élus dans le bain ? »

« Faudra-t-il inciter tous les élus à se baigner chaque année à l’aval direct de leur commune après un orage d’été ? …C’est une idée à creuser aux vues des résultats plutôt très positifs obtenus à PARIS pour les JO sur l’état de la SEINE !! »

Quoi qu’on en pense, on aura constaté à cette occasion que l’objectif d’un résultat concret sur la rivière change toute la logique des actions d’assainissement d’une agglomération ou d’une commune …Et c’est justement cette logique de résultat , imposant l’efficacité des investissements ,  que ANPER Franche-Comté ne cesse de réclamer auprès des autorités  !

L’assainissement est géré dans notre pays de façon trop morcelée et trop bureaucratique , en oubliant bien trop souvent l’objectif d’obtenir un vrai BON ÉTAT ECOLOGIQUE visible sur la rivière, qui devrait pourtant rester l’idée directrice constante .

On cherche le plus souvent à amener le maximum d’effluents à une station d’épuration ( Step) pour la faire fonctionner le mieux possible… sans plus !

2- le monde tabou et complexe des réseaux qu’on ne voit pas… et que personne ne veut voir!…

 « Ne plus chercher à contourner l’évaluation du « bon état »… »

C’est pourtant ce « bon état écologique » , (incluant d’ailleurs les normes pour les « eaux de baignade ») qui est imposé par l’excellente Directive Cadre Européenne sur l’Eau depuis 25 ans .

 Mais l’évaluation de ce « bon état » doit s’appuyer sur des inventaires objectifs , réalisés au bon moment , au bon endroit et avec les bonnes techniques pour bien appliquer la logique de cette directive européenne.…

On en est souvent très loin comme nous en avons eu la démonstration avec l’IPR (nouvel Indice Poissons Rivières) lors de réunions réalisées cette année par l’Agence de l’Eau R.M.C. à notre initiative.

 L’I2M2 pour les invertébrés présente également de nombreuses insuffisances.

Plutôt que de chercher à contourner les véritables exigences européennes , espérons que les valeurs olympiques de l’honnêteté et du respect de la règle s’imposeront aussi dans ce domaine .

Et espérons que l’argent publique sera dépensé efficacement pour les rivières grâce à une plus juste évaluation des résultats biologiques .

« Déversoirs d’orage…Les mêmes points faibles à régler partout ! »

En tout cas , Grâce aux JO de PARIS , le grand publique aura enfin appris par les médias nationaux ce qu’est un « Déversoir d’Orage » sur un réseau unitaire ( lequel réseau reçoit à la fois les eaux de pluie et les eaux dites « usées »…)

On aura enfin compris que , par fortes pluies (qui deviennent la norme avec le changement climatique), ces réseaux saturent et le surplus d’eau chargé d’excréments putrides est évacué , via ces Déversoirs d’Orages , directement dans les rivières de France , au moment où ces rivières sont souvent les plus basses , les plus chaudes et donc les plus fragiles (orages d’été).

 Ces Déversoirs d’Orages sont donc le siège de rejets directs très impactant puisqu’ils court-circuitent les Stations d’épuration…Et se retrouvent au milieu des baigneurs et des poissons (quand il en reste !!).

…Lesquels poissons ne peuvent d’ailleurs se permettre d’attendre 5 jours ,  comme ce fut le cas pour autoriser lespremières épreuves en eaux libres des JO , après les fortes pluies de la cérémonie d’ouverture. Malgré tous les efforts avant ces JO de Paris , le résultat sur la qualité des eaux de la Seine reste donc fluctuant. C’est dire si le défi est de taille et les retards à combler importants pour la plupart des communes de France.

« Des grosses dépenses à prévoir…mais pas que …. »

Suivis des déchets plastiques.

« Ils testent le suivi de dévalaison des déchets plastiques« 

Le centre national d’études et de sensibilisation à la pollution plastique ( créé par ANPER) teste un protocole de suivi des plastiques dans les cours d’eau.

« On sait qu’il y a une différence entre les quantités plastiques qui arrivent dans les cours d’eau et celles qui arrivent à l’embouchure, on cherche à comprendre où passent les plastiques » explique Sarah Pasquier, étudiante en BTS Gestion et protection de la nature en stage à l’association nationale pour la protection des eaux et des rivières.  »

Un test a été mené ce jeudi.

Le protocole est simple : on jette dans l’eau des bouteilles vides que l’on suit en canoé en notant leur parcours sur une carte et leur temps de dévalaison. « Plusieurs essais sont menés car le parcours et le temps varient en fonction de la bouteille, de son poids (si elle est vide, si elle est pleine,), de la vitesse du courant, des obstacles sur la rivière : cailloux, branchages,…» poursuit Sarah.
Dans certains cas les bouteilles se mettent à tourner sur elles-mêmes et peuvent y passer des heures, dans d’autres lieux elles s’enfoncent dans les eaux et disparaissent de la surface. « Chaque bouteille est suivie par un canoé et deux stagiaires qui notent le comportement de la bouteille dans l’eau et la récupèrent au bout des 2 km du parcours situé au pont de la roque. Ce lieu a été choisi car il s’agit d’une boucle de la Vire et on veut savoir comment se comportent les déchets dans l’eau ». L’objectif est de comprendre mais aussi de cartographier les zones d’accumulation des déchets afin de faciliter les opérations de nettoyage.

L’impact du vent..

Tout au long de l’expérience la force du vent est mesurée car les déchets peuvent remonter les cours d’eau si le vent est fort : « Les plastiques légers et ayant une grande surface sont plus facilement ralentis par le vent voir repoussés vers l’amont et ils viennent alors s’échouer dans certaines zones des berges d’où ils ne repartiront qu’aux prochaines crues » poursuit Sarah. Certains plastiques tombés dans l’eau ressortent alors sur les berges et ne rejoindront l’embouchure que cet hiver ou si un vent contraire les ramène dans l’eau dans quelques jours.

Pas moins d’une dizaine d’études en cours

Le centre national d’études et de sensibilisation à la pollution plastique mène d’autres études en ce moment grâce à ces partenaires.

 « Nous étudions la fragmentation des plastiques dans les eaux douces, y compris celle des plastiques réutilisables mis sur le marché depuis quelques années mais que l’on retrouve toujours dans l’environnement » conclut Léa Tabaud, chargée de communication

Inventaire des Moules d’eau douce en France

Moules d’eau douce ou Naïades

-Pourquoi les moules d’eau douce disparaissent ?
Les moules sont des espèces animales filtreuses, elles sont donc très sensibles
aux changements de la qualité de l’eau. Ces changements peuvent être dû au
réchauffement climatique (épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents)
ou bien aux activités humaines (pollution physique et chimique, aménagement
des cours d’eau).

-Pourquoi faire un inventaire des moules d’eau douce ?
Rémi Bourru, un hydrobiologiste spécialisé dans l’étude des milieux
aquatiques d’eau douce explique : “Moins séduisantes au premier coup d’œil
que l’écureuil roux ou le rollier d’Europe, ces bestioles enfouies dans les sédiments
retiennent peu l’attention et disparaissent aujourd’hui dans l’ignorance
collective.”
En effet, on leur apporte peu d’intérêt, or, les moules d’eau douces ont une
grande importance écologique dans nos cours d’eau. Ce sont des espèces très
importantes pour la vie et la santé d’un cours d’eau car elles vont se nourrir en
filtrant l’eau pour y piéger des microorganismes ou bien des algues. Cette
filtration permet à l’eau de rester claire et de ne pas se faire coloniser par des
algues. Il est donc important de les conserver car plus on trouve de moules
dans un cours d’eau, plus celui-ci est sain.
“C’est important de les protéger, car elles filtrent l’eau et contribuent à réduire
la pollution. Une moule, ça filtre 40 litres d’eau par jour.” (RTLfr)
Comme évoqué précédemment, les moules sont des organismes filtreurs et très
sensibles à la qualité des cours d’eau. Faire un inventaire des moules nous
permettrait donc de déterminer la qualité des cours d’eau en termes de
pollution.

– Protocole :

Choisissez une portion de rivière de faible profondeur accessible à pied, et
de faible courant (en dehors d’une période d’orage).
Tout d’abord, quelques règles pour préserver l’environnement qui vous
entoure :

– Veillez à ne marcher dans la rivière que lorsque c’est nécessaire (relevés)
– Veillez à reposer les moules que vous photographiez au même endroit où
vous les avez trouvés.
– Veillez à être délicat lors de vos manipulations.

1-Prenez votre téléphone ou appareil photo.
2-Photographiez les moules que vous observez, qu’elles soient vivantes ou
vides en indiquant les coordonnées GPS, la date, l’heure et le cours d’eau
pour chaque observation.
3-Partagez nous vos observations par mail à president@anper-tos.fr

OU déterminez par vous-même les espèces que vous avez observées et partagez-nous vos résultats.

Petit exemple: sur la photo suivante on observe 3 espèces différentes de moules d’eau douce dans une portion de l’Orne :
1-(à gauche) Mulette méridionale
2-(au centre) Moule zébrée
3-(à droite) Corbicule asiatique

Démission du Bureau de l’AUPRA

« Le cormoran n’a pas seulement un impact sur les poissons eux-mêmes, mais aussi malheureusement sur les gens qui s’investissent dans la gestion et la préservation des milieux aquatiques. « 

Fin avril l’ensemble du bureau l’AUPRA (Active union des pêcheurs de la rivière d’Ain) gérant les 35 km de l’aval de la rivière d’Ain entre Varambon et le Rhône, a ainsi démissionné. 

Un gâchis monumental puisque il y avait là une équipe passionnée et investie qui a su pendant des décennies (Mr Rajon le président était là depuis 40 ans) relever tous les défis pour préserver un des plus beaux parcours de France. 

Entre les épisodes de sécheresse et les éclusées dévastatrices du barrage d’Allement, il ont su batailler pour contraindre EDF à accepter des compromis. Et aujourd’hui, c’est le cormoran qui vient mettre fin à ce bel engagement. 

Le ras le bol et l’écœurement face à l’arrêt de l’autorisation des tirs de régulation, alors que la population d’ombres de la rivière était revenu à un bon niveau. 

On ne peut qu’espérer que cette démission attire un peu plus l’attention des décideurs et autres politiques face à une situation intenable et déconnectée de la réalité de ce qu’il se passe dans nos rivières. De notre coté , nous avons mis en ligne une pétition qui sera bientôt envoyée au premier ministre.

Jean -Baptiste Renault administrateur