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Catégorie : Milieu aquatique

Journée des Migrateurs 2024

Le 25 mai, c’est la journée Mondiale des Poissons Migrateurs…

A célébrer tant qu’il en reste encore !

Relâche d’un Saumon

Par un manque de vision globale des décideurs, d’un laxisme récurrent, lâche et coupable des administrations que ce soit au niveau National ou International en charge des différents aspects de leur protection et gestion, et d’une priorisation à court terme d’intérêts privés, qu’il s’agisse d’agriculture comme l’hydro-électricité ou de la pêche professionnelle.
La France abrite des espèces amphihalines comme le Saumon atlantique, la Truite de mer, la Lamproie marine et la Lamproie fluviatile, la grande Alose, l’Alose feinte et l’Alose du Rhône, l’Anguille mais aussi l’Eperlan, le Flet et le Mulet porc.

L’année 2023 s’est achevée avec le déclassement par l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) du saumon atlantique.

Son statut a été révisé et il est désormais « quasi menacé » ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle : sa population a été divisée par deux entre 1983 et 2016, et de 23 % entre 2016 et 2021. L’espèce est bien entendu dans un état de conservation encore plus défavorable au niveau français, les populations de l’Allier étant classées « vulnérables ». On doit craindre hélas une disparition à très court terme de cette espèce emblématique sur cet axe, et on sait où sont les priorités :
La micro centrale de Langeac tourne désormais à pleine capacité et la justice administrative procrastine sur les dossiers de:

Nos collègues de l’Association Protectrice du Saumon ont beau faire remonter régulièrement la présence d’obstructions majeures dans les passes à poissons ou au droit des ouvrages en Haute Loire, Lozère, Cantal, l’administration est bien peu pressée de mettre les propriétaires en demeure…

La politique d’empoissonnement menée à grands frais et à grand battage médiatique n’aura servi qu’à masquer cette incurie et in fine y aura largement participé. A côté de çela, les chiffres des remontées sont dramatiquement bas : 57 saumons sur l’axe Loire Allier au 02 mai, dont 51 à Vichy, 5 à St Pourçain et 1 à Roanne. Gageons que les forts niveaux de ce printemps qui ont laissé les clapets de Vichy ouverts ont peut-être permis de laisser passer plus de poissons… La situation sur les Gaves n’est guère plus brillante puisqu’au total moins d’une cinquantaine d’individus a été recensée aux points de contrôle de Masseys et Castetarbe.


Les mauvais esprits diront que c’est peut-être voulu, que la fin du saumon permettra aux hydroélectriciens et irrigants de disposer de la rivière comme ils l’entendent. C’est pourtant ce qui est en train de se passer sur la Garonne, où l’effort de réimplantation va être définitivement stoppé à l’horizon 2025! Il faut dire qu’au-delà de quelques aménagements notoires comme la rivière de contournement de Malause près de Golfech, rien n’aura été fait de sérieux pour permettre un accès réel aux excellentes aires de production de la Neste ou de la Pique.

« En attendant, il se murmure que les projets d’aménagements sont prêts à être dégainés dès que la rivière sera déclassée  migrateurs . »

Le Saumon reste l’exemple emblématique et est d’une importance capitale car c’est une espèce parapluie. La bonne santé de ses populations implique celle de l’ensemble de l’écosystème… Pour autant il partage ses difficultés avec les espèces commensales.

L’UICN estime que sur les 80 espèces métropolitaines de poissons d’eau douce, 15 sont menacées de disparition et 39 % sont menacées ou quasi menacées car toutes subissent les mêmes pressions liées à la dégradation de leur habitat, désormais combinée au réchauffement global.


Les pressions exercées par la pêche professionnelle comme de loisir ne sauraient donc être laissées de côté. S’il est certain que dans le cadre de populations bien portantes une partie des poissons,  déterminée scientifiquement, pourrait être exploitée, dès lors que la situation devient critique ces prélèvements doivent être abolis. Comment l’État peut-il encore les justifier ? L’anguille et la grande alose sont en « danger critique » d’extinction et on continue de les commercialiser. Les indices d’abondance des juvéniles de saumons se sont effondrés en Bretagne, où même le Léguer, encore meilleure rivière bretonne il y a peu a vu ceux-ci quasiment absents lors des pêches d’échantillonnage de l’automne 2023 !Pour autant, le projet RENOSAUM destiné à optimiser la gestion et la conservation est resté libre d’interprétation et, faute de volonté, continue de favoriser des prélèvements aussi égoïstes qu’irresponsables des pêcheurs aux lignes pourtant en charge de la gestion et de la protection de l’espèce. Et quid du rapport de l’OFB paru en septembre 2023 qualifiant l’impact des captures accidentelles de saumon aux embouchures de la Loire et de la Garonne comme « avéré » sur la démographie ?

Raphaël AMAT Secrétaire général

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Sensibilisation à la pollution Plastique

Centre National d’Études et de Sensibilisation

à la Pollution Plastique

Piloté et créé par l’Association Nationale pour la Protection des Eaux et des Rivières ( reconnue d’utilité publique), ce centre comporte deux entités :

Un centre de ressources documentaires et bibliographiques sur la pollution plastique alimenté entre autres par les relevés effectués par ANPER depuis 2020.

Un atelier/laboratoire implanté dans un local communal permettant, à la fois, d’assurer la construction et la maintenance des bacs à rives et de mener des études sur la pollution plastique.

Le CNES2P est soutenu par plusieurs structures : des collectivités locales, des associations et des collectifs, des entreprises privées, des particuliers ( adhérents, donateurs, bénévoles,), des universités et des écoles.

Ce soutien peut être financier mais il peut également être matériel ( don de matériel de laboratoire, d’équipements, d’outillages,). Il peut également s’agir de mise à disposition de personnels, d’étudiants pour réaliser des études scientifiques sur la pollution plastique.

Plusieurs études sont déjà en cours et vont être renforcées et complétées en 2024 grâce au lancement du CNES2P :

Relevés mensuels des déchets dans les bacs à rives le long des cours d’eau en France ( près de 2500 relevés effectués en 4 ans, près de 300 bacs à rives implantés en Normandie, Charente, Pyrénées, Grand Est,…)

Mesure des différents types de plastiques récoltés.

Suivi des mesures de microplastiques dans les cours d’eau.

Suivi des mesures de plastiques dans les sédiments – recyclabilité des plastiques collectés et fabrication d’objets.

Parallèlement, des actions de sensibilisation des scolaires et du grand public sont menées dans les établissements scolaires, les festivals, les journées de sensibilisation et nous intervenons partout en France grâce aux différentes machines à recycler que nous avons acquises. Plus de 1000 jeunes sont sensibilisés par an.

Tous les déchets récupérés sont entièrement recyclés dans des filières de recyclage agréées et avec la certitude qu’ils ne seront pas enfouis, ni incinérés. Ces déchets sont achetés par les organismes de recyclage et l’argent récupéré est reversé à des associations locales ou nationales :

– Les gourdes de compote sont achetés par TERRACYCLE et l’argent revient aux scolaires qui participent à la récolte.
 
– Les cartouches d’encre sont achetés par ECOCARTOUCHE et l’argent est reversé au conseil municipal des jeunes de Sainte-Suzanne-sur-Vire.
 
– Le métal est repris par l’association K’NET PARTAGE qui reverse l’argent aux familles des enfants hospitalisés.
 
– Les stylos usagés sont repris par l’association NEUROFIBROMATOSES 50 qui reverse l’argent à la recherche médicale contre cette maladie orpheline.
 
– Le plastique est transformé sur place en objets de la vie courante revendus au profit d’ANPER TOS pour aider à l’entretien des machines à recycler.
 
– Le papier est acheté par l’entreprise ENCORE qui reverse l’argent à la coopérative scolaire du RPI de Baudre/Sainte-Suzanne-sur-Vire.

Le CNES2P accueille de nombreux stagiaires, apprentis, jeunes en Service National Universel, bénévoles, Service Civique, personnes en reconversion,… Il a vocation à former des jeunes à l’engagement associatif et à la protection de l’environnement.

Les travaux d’aménagement du CNES2P seront financés par des aides publiques ( appels à projets, subventions) et par des partenaires privés ( dons matériels et financiers, mécénat,).

La Vire sera mise à l’honneur en 2024 puisque nous profiterons de la proximité immédiate de ce fleuve pour y développer intensément nos actions ( bacs à rives, prélèvements, analyses, mesures,…) et nos déplacements se feront uniquement à vélo via le chemin de halage.

Toute personne qui souhaite participer à cette campagne peut également nous contacter.

La vélofrancette ( itinéraire à vélo longeant les fleuves entre Caen et la Rochelle sur plus de 600km) va voir son parcours jalonné de bacs à rives spécifiques.

Le CNES2P va également lancer le déploiement des bacs à rives sur l’ensemble du territoire métropolitain en déclinant ces bacs selon les spécificités locales : bacs à crues en montagne, bacs à bateaux sur les fleuves navigables,…

voir aussi l’article de POLITIS

CNES2P
6 place de la mairie
5070 Sainte Suzanne sur Vire

contact@anper-tos.fr

Pétition pour la régulation des cormorans

Les colonies de cormorans, notamment des grands cormorans (Phalacrocorax), augmentent sensiblement d’année en année jusqu’à mettre sérieusement en péril les populations fragiles de poissons, notamment les salmonidés et en particulier là où la présence des cormorans était jusqu’ici inconnue. Le nombre, la furtivité et l’imprévisibilité de ces redoutables prédateurs s’exercent maintenant sur tous les types de régions et territoires y compris en zones de montagne.

Le Grand cormoran est une espèce protégée, faisant l’objet de régulation sur les plans d’eau douce ou les rivières pour la sous-espèce continentale. Il est inscrit à l’annexe III (faune partiellement protégée) de la convention de Berne. Cet animal a certes le droit de vivre et de manger du poisson mais il est particulièrement dévastateur sur des bassins qu’il n’avait jamais fréquentés jusque-là et où les efforts pour le maintien naturel des salmonidés sont mis à mal. La fermeture de la pêche afin de permettre la reproduction des salmonidés laisse le champ libre à ce prédateur arrivant par dizaines et pillant en toute tranquillité les zones de frai. Il devient donc le prédateur principal d’autres espèces, elles aussi protégées et beaucoup plus menacées. Protégé en France, le Saumon atlantique est d’intérêt communautaire à l’échelle européenne et inscrit aux annexes II et V de la Directive Habitats-Faune-Flore, il vient de passer du statut de « préoccupant » à celui de « quasi menacé », avec de nouvelles preuves montrant que la population mondiale a diminué de 23 % entre 2006 et 2020.

Le temps des études et des commissions est révolu. Il faut réduire très significativement la prédation de Phalocrocorax qui consomme chaque jour 400g à 700g de poissons (soit 15 à 17% de son poids) et en blesse mortellement d’autres.

Nous demandons un retour aux interventions de régulation (comme les années précédentes) pour sauvegarder les espèces piscicoles protégées.

Notre association informera les Fédérations de pêche de cette demande ainsi que les élus et décideurs publics des territoires concernés. Nous attendons de l’État une réaction rapide, des propositions proportionnées aux enjeux, des décisions efficaces et leur mise en œuvre immédiate.

Déclin de l’entomofaune aquatique

Une biodiversité en péril dans les rivières karstiques

M. Hivet et JP. Hérold

Les mortalités récurrentes de poissons , spécialement des salmonidés, observées dans les rivières de Franche-Comté depuis des années ont alerté les media. Articles et photos ont fait les grands titres de la presse.  Aussi spectaculaires soient-elles, elles ne sont que la conséquence la plus visible d’une grave détérioration du milieu aquatique dont le premier signe a été l’appauvrissement de l’entomofaune aquatique.

Cette perte se manifeste par la disparition de certaines espèces (perte de diversité) et par un effondrement des populations d’insectes restants (perte d’abondance).

Cette évolution est dénoncée depuis longtemps : publications scientifiques, articles dans la revue nationale de l’ Association de protection des eaux et des rivières ANPER-TOS, informations sur les sites pilotés par l’Agence de l’eau et ses relais, l’EPAGE  établissement public d’aménagement et de gestion des eaux,  CLE commission locale de l’eau , et aux services de l’État , DREAL, DDT, DDAS, et aussi de la Région BFC, et des départements de l’arc jurassien.

Pourtant la préfecture du Doubs, après avoir été amenée à interdire la baignade et la consommation des poissons de la Loue en raison de la prolifération des cyanobactéries et des mortalités de poissons, osait encore écrire « la Loue reste une rivière de qualité » en s’appuyant  sur des valeurs d’IBGN, l’Indice Biologique Global Normalisé qui permet de caractériser l’état écologique d’une rivière en se basant sur l’entomofaune présente . C’est une méthode standardisée utilisée en hydrobiologie qui apporte des informations de bioévaluation environnementale. Cependant cet indice  ne rend pas compte, ou fort imparfaitement, de la dégradation du milieu aquatique.

 On essaie de  faire dire à l’IBGN ce qu’il ne peut pas dire , et il sert alors d’alibi à ceux qui veulent nier, grâce à lui, une réalité patente.

 Sans faire une critique complète de cet indice, on peut remarquer une dérive des référentiels et  une certaine légèreté dans le choix de la famille comme taxon servant à définir les Groupes Faunistiques Indicateurs (GFI). Leur polluosensibilté est très variable à l’intérieur d’une famille et même d’un genre. Seule l’espèce pourrait être signifiante.

 En outre l’abondance d’un taxon n’intervient que fort peu dans sa validation comme GFI. Pour des espèces comme celles citées ici, autrefois extrêmement abondantes, ce n’est qu’au voisinage immédiat de l’extinction que leur déclin pourrait être pris en compte par l’IBGN.

Enfin la quantité d’insectes produits sur une portion de rivière est directement fonction de la surface susceptible d’être colonisée par ceux-ci. Le recouvrement de la majeure partie du lit de la rivière par des algues qui n’y proliféraient pas il y a 30 ans suffirait à expliquer la baisse des effectifs d’insectes vivant sur les pierres et les sédiments du fond ou sur les bryophytes (mousses fontinalis )  aussi affectées par la prolifération algale. Mais d’autres facteurs sont à prendre en compte.

Il ne suffit pas de dire que les taux de nitrates et phosphates respectent des normes quand on constate que le milieu naturel ne les supporte pas. Il faut avoir le courage de les remettre en cause et rechercher tous les moyens de les réduire.

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