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Catégorie : Bourgogne-Franche-Comté

GROUPE LOCAL Bourgogne Franche Comté:

Christel Bulthé

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Mécénat d’Entreprises

UNE DÉMARCHE ORIGINALE EN FRANCHE COMTE

Notre délégation régionale de Franche Comté, sous la houlette d’Olivier Vorger, a lancé un programme d’actions ambitieux. Il s’agit à la fois d’intervenir dans la sensibilisation du public à la vie aquatique et à la pollution des eaux, y compris par les plastiques, et également de mener une campagne de mesures régulières, notamment physico-chimiques sur les rivières franc comtoises pour apporter un éclairage sur l’impact relatif sur les rivières de l’agriculture et des eaux usées domestiques et industrielles. Nous vous en reparlerons dans les prochains mois.

Le Bénévolat a ses limites..

Le bénévolat ayant ses limites, nous avons conclu un contrat BTS Gestion et protection de la nature   avec Valentin Tautou, ergothérapeute de Poligny, qui souhaite réorienter sa vie professionnelle vers le secteur de l’eau et de la protection de l’environnement. Valentin a commencé chez nous le 1er septembre, et est engagé jusqu’au 30 juin 2025.

Bien sûr, tout cela a un coût, entre le coût salarial, le matériel scientifique aussi bien que pédagogique, les déplacements ; : le budget nécessaire est estimé entre 28 à 30 000 euros par an…

Comment financer ces dépenses ? Les pouvoirs publics (départements, région) n’ont pas souhaité nous aider. Sans doute pensent ils en avoir déjà fait assez pour nos pauvres rivières…

Alors notre trésorier Christel Bulthé, franc comtois, a sollicité son réseau de PME dans le cadre juridique et fiscal du mécénat. Son appel a été entendu, et même au-delà de la problématique de nos rivières, puisque les entreprises ont souhaité adosser à ANPER un véritable club RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) à l’image des clubs Affaires soutenant les associations sportives…

Le Club appelé PMEau…

Ce club RSE prendra la forme d’une association loi 1901 appelée PMEau, et qui, en plus de porter le financement des actions comtoises, développera pour ses membres un certain nombre de journées thématiques abordant les thèmes sociétaux et environnementaux touchant les entreprises : la gestion des déchets, le photovoltaïque, la communication, le bien-être au travail…

Cette démarche est à notre connaissance la première de ce type en France. Elle montre à quel point l’environnement au sens large devient une préoccupation majeure de nos concitoyens.

ANPER TOS ne peut que s’en féliciter et être fière d’initier cette démarche collective et volontariste autour des problématiques qui nous sont chères.

Christel BULTHE

Délégation Franc Comtoise

Projets 2023-2024

ANPER, après une période un peu éteinte entre 2005 et 2019, retrouve un dynamisme prometteur autour de son nouveau président, John PHILIPOT, et de son secrétaire général Raphaël AMAT.

La Franche Comté se doit de participer activement à ce renouveau, car l’état de nos rivières se dégrade de plus en plus sans que les pouvoirs publics ne trouvent de solutions.

C’est pourquoi Olivier a accepté le poste de délégué régional et Christel celui de trésorier national.

ANPER Franche Comté se veut force de propositions vers nos élus et nos administrations, et force d’actions de terrain, efficaces et constructives.

Valentin TAUTOU est un adhérent de Poligny, actuellement ergothérapeute, et qui souhaite réorienter sa vie professionnelle vers l’environnement. Il sera embauché à partir de septembre en BTA par alternance avec le lycée de Montmorot, et mènera à bien en appui des bénévoles les missions décrites dans le flyer.

Quelques commentaires pour nos adhérents :

Mission animation :

Nous avons commandé un jeu de machines à AUTORECYCLAB , permettant au public de tous âges de broyer les plastiques usagés et de les refondre en un objet à emporter, toupie, support de téléphone portable, patère pour les écoles etc. C’est extrêmement ludique et fédérateur.

Les machines seront prêtes en juillet, premier rendez-vous : le forum des associations du 9 septembre à Valdahon, sur le stand ANPER.

Mission scientifique :

Nous espérons, avec ce protocole simple et peu coûteux, multiplier les observations afin de pouvoir corréler les poussées algales et les densités d’insectes observées avec les activités humaines (épandages agricoles, rejets des stations d’épurations, déversoirs d’orages…) et les phénomènes naturels (crues, débits des eaux). Le but est de trouver une explication cohérente et convaincante à la dégradation de nos rivières, et de proposer les orientations à suivre.

Mécénat d’entreprises :

Bien sûr, ces actions nécessitent un budget important, de l’ordre de 50 000 € s’étalant de 2023 à 2025. C’est pourquoi nous avons sollicité des PME franc comtoises afin de développer un mécénat d’entreprise autour des projets d’ANPER Franche-Comté. La réaction est très positive, nos chefs de de PME sont très sensibles à la pollution de nos rivières, à l’environnement en général et au développement durable. Ils sont prêts à nous financer et à participer à un club RSE fonctionnant en synergie avec ANPER, à la façon des « clubs affaires » dans le sport.

La réunion constitutive de ce club aura lieu le 11 juillet à l’Hôtel de France à Ornans.

Si nous prenons le temps de vous écrire aujourd’hui, c’est pour que vous participiez pleinement à notre démarche. Nous souhaitons que chacun apporte sa pierre à l’édifice, suivant ses moyens et son degré de motivation.

Déjà : en payant votre cotisation 2023 si ce n’est déjà fait (RV sur le site anper-tos.fr- 30 € la cotisation annuelle + 5 € pour la revue)

Puis : en faisant adhérer une personne ou une association de votre entourage, en parlant de la démarche RSE aux entreprises de votre connaissance. Servez vous du flyer ci-joint pour motiver autour de la sauvegarde du patrimoine comtois.

Ensuite : pour ceux qui ont un peu plus de temps et la motivation, en nous aidant sur le terrain, trouver des écoles où Valentin pourra intervenir, nous signaler les manifestations où ANPER aurait sa place et nous aider à tenir le stand, participer à l’installation et à la gestion des Bacs à Rives, étendre l’observation de l’eutrophisation des rivières au bas Jura, au Territoire et à la Haute Saône etc. Envoyez-nous un mail si vous êtes prêt à être un relais local pour ces actions.

Pour la délégation Franc comtoise d’ANPER

Olivier VORGER Délégué régional 18 rue de Charmois 90140 BOUROGNE 06 66 85 66 49Christel BULTHÉ Trésorier Résidence Le Jura B 25800 VALDAHON 06 08 70 58 23

ÉTAT D’URGENCE des rivières Franc-Comtoises

Association Nationale pour la Protection des Eaux et des Rivières

                       face au Plan rivières karstiques 2027

Les vagues successives de mortalités de poissons, comme la dernière en décembre 2022 sur le Doubs franco-suisse, et celle sur la Loue amont ce mois de février 2023,  ont sensibilisé de nouveau nos associations sur la dégradation globale de la qualité des rivières qui se poursuit depuis plusieurs décennies.

 Déjà le rapport de l’expertise mandatée par Mr le Préfet du Doubs à la suite des mortalités exceptionnelles observées fin 2009-début 2010 indiquait :

  « Trois communautés biologiques majeures (algues, macro-invertébrés benthiques et poissons) présentent un état dégradé qui se caractérise par une faible diversité et/ou par des abondances limitées en regard de ce que ce milieu devrait accueillir ».

Cette évolution inquiétante est dénoncée par l’Association Nationale de Protection des Eaux et des Rivières qui confirme l’effondrement des populations d’invertébrés aquatiques, et dénonce également la colonisation progressive des fonds par des algues filamenteuses issues de l’eutrophisation. Ce processus provoque une modification du milieu et des biocénoses, et donc altère gravement la qualité des rivières et leurs peuplements.

Le rapport des experts préconise bien sûr des études en vue de mieux maîtriser les flux de différents intrants afin de bien comprendre le phénomène. Ces études d’investigation et de suivi sont naturellement indispensables, mais elles ne doivent en aucun cas permettre des atermoiements qui retardent les mesures indispensables.

L’accélération récente de la dégradation des rivières, les mortalités de poissons plus fréquentes et la disparition progressive de nombreuses espèces comme les éphémères montrent l’urgence à agir.

Les pistes sont données par les experts :

« Globalement, il s’agit de diminuer le risque environnemental lié à toutes les activités humaines polluantes, qu’elles soient d’ordre agricole, sylvicole, urbaine ou industrielle ».

Un plan rivières karstiques 2027 est lancé :

ANPER  demande  que les pouvoirs publics, Préfectures, Régions et Départements, en liaison avec tous les partenaires de la société civile mettent en œuvre les moyens réglementaires, financiers, humains et techniques proposés ci-dessous, afin de rétablir  une situation satisfaisante de ses cours d’eau et aussi des annexes et nappes phréatiques.

Attendre 2027 pour prendre des mesures fortes est une erreur, car une démarche rapide permettra aussi la sécurisation des ressources en eau pour les populations : les difficultés de l’été 2022 sont encore dans toutes les mémoires.

 Les années qui viennent sont décisives, elles sont contraintes par la dérive climatique en cours. Il faut prendre conscience de l’urgence !

Une petite histoire d’Anguille..

C’était l’occasion d’une matelote, ou mieux d’une pôchouse : récompense gastronomique d’un plat emblématique de Verdun sur le Doubs.
Ce plat réunit l’anguille et la tanche deux poissons gras avec le  brochet et la perche deux poissons à chair maigre.  On peut y ajouter de la carpe, mais tous présentés en morceaux charnus découpés et cuits dans une sauce au vin du Jura. Il y a fort longtemps, c’était le menu des pêcheurs (les pôcheurs ) et des radeliers qui  descendaient les radeaux de bois des forêts jurassiennes vers Lyon pour la charpente et la menuiserie.

En Franche Comté, jusque dans les années 1950, les pêcheurs amateurs qui pratiquaient dans le Doubs et la Saône capturaient des anguilles de façon régulière.

Photo provenant du site de DORIS
réf. Biblio. N°2
JP Hérold, co-auteur des fiches spécifiques.

Une méthode de pêche consistait à poser au fond de la rivière un appât, gros ver ou petit poisson mort, au crépuscule, sachant que l’anguille est lucifuge et active la nuit.

Il fallait patience,  persévérance  et connaissance des sites fréquentés par cette espèce pour capturer quelques beaux spécimens pouvant dépasser un mètre de long.

Cinquante ans plus tard : plus d’anguilles dans nos rivières !

L’espèce est même inscrite sur la liste rouge de l’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, dans la catégorie  «  en danger critique d’extinction « 

Alors, pourquoi ?  Que s’est-il passé ?

Une des raisons de ce déclin réside dans la fermeture des voies de migrations.

En effet l’anguille est un migrateur amphihalin thalassotoque ! en clair : la reproduction se déroule en mer et sa croissance en eau douce, donc d’un milieu à l’autre elle se déplace de la mer des Sargasses, site probable de ponte, vers les côtes de l’Europe soit atlantique , soit méditerranéenne .

Pour arriver en Franche Comté elle remontait le Rhône ; mais à présent la route est coupée par des barrages gigantesques comme celui de Donzère-Mondragon : construit en 1952, il est infranchissable !

Sur les sites de la façade atlantique les barrages de filets aux embouchures des fleuves et les pêches des alevins en migration, les civelles, sont pour des pêcheurs plus ou moins professionnels de revenus notables. Le kilogramme de civelle est vendu une petite fortune, près de 1000 euros à des restaurateurs du sud-ouest et aussi de l’Espagne.

Un plat traditionnel, nous dit-on, mais qui provoque la chute des populations : autant de juvéniles qui ne se déplaceront plus vers les rivières, les étangs et les marais de l’Hexagone pour y prospérer pendant dix à quinze ans.

Donc dans les zones humides et les rivières de l’est de la France : plus d’anguilles !

Reste le marais poitevin ou l’étang de Thau où la pêche est encore pratiquée  ….

Or le sujet principal de la récente réunion des ministres européens de la pêche à Bruxelles portait sur le devenir de l’anguille européenne (Anguilla anguilla, Linnaeus, 1758).

Et malgré la proposition des ONG qui demandaient de cesser complètement la pêche, demande relayée par la Commission européenne, la décision est tombée le 13 décembre 2022 au petit matin, après deux jours et une nuit de négociation : le communiqué de presse ministériel précise :

«  Le secrétariat d’Etat à la mer s’est opposé aux solutions proposées par la Commission européenne, même s’il partage le constat des scientifiques sur l’état très dégradé des populations d’anguilles »  

Il accepte donc de maintenir une activité de pêche adaptée à chaque bassin.

Pour les ONG et les scientifiques les dérogations obtenues viennent annihiler toute protection. Or en 50 ans l’espèce a connu un véritable effondrement avec une baisse de 95% de ses populations. Sans mesures plus strictes leur sort pourrait être scellé.

Fini la pôchouse, adieu l’anguille, foin de la biodiversité !

Qu’en dit la COP 15 réunie à Montréal (Canada)  en ce mois de décembre 2022, d’autres sujets encore plus urgents sont à l’ordre du jour, les discussions s’éternisent sur la protection des milieux, et donc la biodiversité attendra ! Même si tout est lié !

JP Hérold, biologiste.

Des références : 

  •  Les Poissons d’eau douce de France. 2011, P. Keith, H. Persat, E.Feunteun, J. Allardi. Publication du Museum d’Histoire Naturelle de Paris, Biotope Edition. 552p.
  • La vie en eau douce 2012. JP. Corolla, M. Kupfer, G. Rochefort, S. Sohier,  DORIS, Edition Neptune Plongée, 415p.