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Catégorie : Hydroéléctricité

Projet de Microcentrale sur le Gave de Cambasque

Le projet consiste à utiliser les 1,8 derniers kilomètres de son cours, lieu d’une gorge de raccordement
entre le plateau supérieur et la vallée du Gave de Cauterets, à la très forte pente moyenne de 220 ‰.
Cette très forte pente est l’élément qui fait tout l’intérêt énergétique du site. Le non classement en
liste 1 de ce tronçon dans le classement des cours d’eau par le préfet de bassin au titre de l’article L214-
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du code de l’environnement (Arrêté du 7 octobre 2013) est également dû à cette particularité. Le tiers
aval de ce parcours se trouve en milieu urbain fortement artificialisé. La hauteur de chute brute entre le
lieu de prise d’eau et le site de la centrale en projet est de 356 m.

Suite à ce déclassement demandé par…. , une convention à été signée en 2016 avec la société PYREN et la mairie de Cauterets concernant ce projet mise à l enquête publique en février 2020.

Vous trouverez ci-dessous notre déposition ainsi que les conclusions du commissaire enquêteur qui évidement donne un avis favorable a ce projet qui profite en partie à la mairie de Cauterets ou les intérêts financiers passent avant la préservation de l’environnement .

Suite à l ‘arrêté d’autorisation du 10 juillet 2020 , nous avons donc déposé avec la collaboration de FNE 65 et Midi Pyrénées , Cauterets Devenir , un recours gracieux qui a été rejeté le 9 octobre 2020. Nous avons donc décidé de poursuivre en justice cet arrêté au tribunal de PAU.

Gave de Cambasque partie supérieure

La Bretagne en première ligne…

« La nature n’est pas un jouet. La biodiversité s’effondre.  Les finances publiques plongent.« 

Rivière Le Sorff
Rivière Le Scorff

Parus dans Ouest France les 14 mai 2020, 23 juillet 2020, et 26 octobre 2020 les articles sur la navigation et l’hydroélectricité dans  la  partie finistérienne du canal de Nantes à Brest ne peuvent qu’interpeller les citoyens électeurs et contribuables soucieux d’économie d’énergie, de développement régional et de biodiversité.
La vigueur économique de la Bretagne existait bien avant le canal de Nantes à Brest. Elle survivra bien après.  

« Il serait malhonnête de faire de la profession agricole la seule responsable des dommages environnementaux que subissent les écosystèmes aquatiques depuis plusieurs siècles…« 

Pour des gains laissés sous silence, à grands frais, aux dépens du contribuable et des trois plus grandes rivières bretonnes, (l’Oust, très peu naviguée en amont de Josselin; le Blavet , également très peu navigué en aval du canal de jonction avec l’Oust et non navigué entre Guerlédan et ce canal de jonction; l’Aulne depuis plusieurs décennies déclassée des voies navigables) depuis deux siècles,  le canal de Nantes à Brest perpétue un giga-désastre écologique :

  • Réchauffement estival de l’eau
  • Disparition des capacités auto-épuratrices et régulatrices de débit
  • Perte de champs d’expansion de crues préjudiciable aux villes riveraines dont Châteaulin et Pontivy
  • Sur-évaporation et perte de débit, risque pathogène (entre autres cyanobactéries, leptospirose…)
  • Prolifération de plantes invasives
  •  Disparition de l’immense  ressource économique et alimentaire que constituaient les poissons migrateurs
  • Amplification des effets du réchauffement climatique.

Ces nuisances qui pèsent sur les rivières affectent la mer elle aussi bien malade. Nous ne pourrons  jamais guérir les  océans sans soigner les fleuves…

De par sa géographie la région Bretagne est en première ligne. Dans le respect de la Loi, à moindre coût, et à grands bénéfices,  il ne tient qu’à ses élu(e)s  de libérer l’Aulne et l’Hyères canalisées et de faire de la Bretagne un exemple pour toute l’Europe.

L’article L214-18 du code de l’environnement exige de laisser un débit minimum aux rivières. Cette exigence prime sur le remplissage des sas d’écluse : assécher une échelle à poissons pour alimenter des turbines hydroélectriques ou pour  écluser  des bateaux constitue un délit prévu et réprimé par l’article L 216-7 du code de l’environnement. De par la Loi le débit réservé aux rivières passe avant  la navigation et l’hydroélectricité.  

En son article L214-17 du code de l’environnement la loi impose la  permanente circulation des poissons migrateurs et le transport suffisant  des  sédiments

Sur le territoire national, en tout temps et en tout lieu, l’article L216-7 du code de l’environnement réprime le délit d’interruption de la circulation des poissons migrateurs.

L’article L214-17 précité ne fait que remplacer : le décret- Loi du 31 janvier 1922, l’ancien article L432-6 du code de l’environnement, et l’arrêté ministériel du 2 janvier 1986.

En son article L215-10 le code de l’environnement prévoit que sans indemnité l’Etat peut révoquer ou modifier un droit d’eau fusse-t-il fondé en titre et imprescriptible.

Dans ses communiqués publiés dans Ouest France, la région Bretagne s’abstient de communiquer des chiffres quantifiant le trafic de bateaux sur l’Aulne sachant qu’un même bateau peut passer plusieurs fois les mêmes écluses. 

« En élargissant la surface de l’eau en contact avec l’atmosphère et en ralentissant les écoulements, les barrages réchauffent l’eau, par conséquent  ils aggravent  les effets du dérèglement climatique.« 

Provoquer le réchauffement de l’eau pour soi-disant lutter contre le réchauffement climatique relève de la pensée « Shadok ».
Fussent- elles propriétaires de maisons éclusières , la quarantaine de ces maisons le long de la partie finistérienne du canal de Nantes à Brest,  (source : Loïg LE CALLONEC dans Ouest France du 23 juillet 2020) regroupées en association, de tierces personnes, n’ont nullement le droit de s’opposer au rétablissement du libre écoulement des eaux et à celui du transport des sédiments.
Elles ont encore moins le droit de prendre en otage la nature et les contribuables (source: Ouest France du 14 mai 2020 page centre Finistère).

Une rivière délivrée des barrages retrouve sa richesse halieutique. Lorsqu’elle fait partie du domaine public, elle permet des activités nautiques et sportives accessibles au plus grand nombre :
canoé ( barrage = danger pour les canoës), baignade et Pêche de loisir comprise. Il est tout à fait possible d’ harmoniser les différents usages récréatifs.

Depuis plusieurs décennies, déclassé des voies navigables, sur moins de 80 km, l’axe Aulne-Hyères  canalisé compte 35 écluses  entre Guily Glaz et Saint Hernin. Si on compte le temps de remplissage des sas d’écluses on peut aller plus vite en marchant sur le halage qu’en navigant.

Avec un si grand nombre d’écluses, l’investissement pour faire avancer les bateaux relève de la gabegie : gaspillage avec l’investissement hydroélectrique censé fournir de l’énergie  aux  bateaux, gaspillage de l’énergie consommée avec des arrêts tous les deux ou trois kilomètres.

« La meilleure des échelles à poissons ne remplacera jamais l’absence de barrage.« 

 Une eau dont la température dépasse les 18°C stoppe la migration des salmonidés, ce qui rend inutile les échelles à poissons que cette eau alimente. Or la loi ne prévoit aucune exception temporaire à l’obligation d’assurer la circulation des poissons migrateurs.

« En ralentissant les écoulements les barrages de navigation provoquent l’ensevelissement des granulats grossiers qui constituent les supports de ponte indispensables aux salmonidés, au chabot, aux lamproies marines. Ces barrages privent donc ces poissons de l’essentiel de leurs  zones de ponte et de croissance que les cours principaux de l’Aulne et de l’Hyères leur offraient avant la construction des seuils. »

Selon Ouest France du 26 octobre 2020, il est prévu pour l’Aulne d’investir 1,8 millions d’euros dans des échelles à poissons pour 6 barrages;

Pourtant, il ne coûte presque rien de démonter les vannes qui se trouvent sur la rive opposée. Cela  est parfaitement compatible avec le maintien du chemin de halage et la préservation du témoignage de  génie civil.

« Négligence ou omission volontaire« 

Tout comme les dépenses relatives à la lutte contre les plantes invasives (concernant à la fois l’Aulne, le Blavet et l’Oust) le coût  d’entretien des échelles à poissons après construction et celui des barrages n’apparaissent pas dans les  articles de Ouest France publiés depuis le 14 mai 2020.Les gains que produit ou pourrait produire le canal de Nantes à Brest en particulier sur l’axe Aulne- Hyères, n’apparaissent nulle part dans ces articles.

Le Ouest France en date du 26 octobre ne précise pas si les 1,8 millions d’euros concernent uniquement la migration des poissons de l’aval vers l’amont ou s’ils prennent aussi en compte la migration de l’amont vers l’aval des géniteurs d’Anguilles et des juvéniles de Saumons.
La préservation de la migration de l’amont vers l’aval a autant d’importance que celle de l’aval vers l’amont. Un smolt (jeune saumon qui part grandir en mer) écaillé meurt de déshydratation en mer (source: Gilles BŒUF dans « Le Saumon Atlantique » IFREMER 1993).

En cas de production hydroélectrique, sans protection de la dévalaison, les échelles destinées à la remontée ne servent qu’à pas grand-chose, si ce n’est à rien  du tout.   

En Europe continentale, la Bretagne est l’un des derniers bastions où le saumon Atlantique parvient à boucler son cycle de vie sans soutien artificiel, cela malgré le canal de Nantes à Brest qui a détruit ou rendu inaccessible ses plus grandes zones de ponte et de croissance à savoir celles qui se trouvent les cours principaux de l’Aulne, de l’Hyères, du Blavet et de l’Oust.

Désormais gestionnaire du domaine public fluvial, la Région Bretagne est la principale responsable de la survie ou de la disparition du saumon Atlantique en Europe continentale.
A moindres frais et à grands bénéfices (écologiques, économiques, protection des personnes, image de marque de la région, attractivité d’une rivière libérée et régénérée ) elle peut sauver le saumon Atlantique mais aussi les Anguilles, les Aloses et les Lamproies marines, poissons dont la loi exige la permanente libre-circulation dans les tronçons classés en liste 1 et 2 depuis l’arrêté du préfet de bassin Loire Bretagne en date du 10 juillet 2012. 

Tous ces poissons mais aussi les Flets et les Mulets, remontent la Loire au moins jusqu’à Nevers, à coût dérisoire,  il serait si  facile de les laisser revenir à Carhaix.

STOP à la prolifération des microcentrales!

« Faites turbiner votre argent » peut-on lire dans la presse économique.

Sous couvert de production d’énergies renouvelables (mais pas durable!) censée limiter les émissions de gaz à effet de serre, des centaines de projets de microcentrales sortent des cartons.

Le revers de la médaille est la détérioration du cycle naturel de l’eau et des milieux aquatiques.

En effet l’impact cumulé de l’implantation massive de ces microcentrales sur nos cours d’eau n’est jamais pris en compte par les commissaires-enquêteurs et les services de l’Etat lors des demandes de porteurs de projet, alors qu’il est catastrophique pour la qualité de l’eau et la faune aquatique qui en est l’expression visible :

  • Accumulation de tronçons court-circuités et augmentation des températures
  • Perturbation du transport solide
  • Variations brutales des débits qui entraînent en successions rapides la mise en assec ou l’ennoiement du lit des cours d’eau et la mortalité de la microfaune aquatique
  • Diminution des surfaces de frayères et donc de reproduction des espèces piscicoles.

Elles ont de plus pour objectif le seul rendement financier, la plupart des propriétaires possédant déjà plusieurs de ces microcentrales. Mais le très faible intérêt énergétique est sans commune mesure avec les perturbations du milieu naturel que ces installations provoquent.
Sur celles déjà existantes certains propriétaires, lors de leur mise aux normes environnementales, en profitent pour faire une demande de rehausse des seuils afin d’augmenter le rendement.

Toutes les études montrent que les cours d’eau soumis à l’hydroélectricité sont en état dégradé, avec des barrages non adaptés à la continuité écologique, en particulier au transit sédimentaire qui permet aux cours d’eau de s’auto-épurer et maintenir sainement la vie aquatique, a l’inverse de ces ouvrages lors des vidanges.

Anper s’oppose fortement à ces projets en multipliant les recours, parfois en collaboration avec d’autres ONG.

Moulins et Médiapart

En réponse à l’article de MR Bertrand ROUZIES de Médiapart

Nous étions loin d’imaginer que Médiapart, qui dénonce avec courage toutes les magouilles, serait un jour l’objet d’une telle manipulation. Que ce genre de désinformation se retrouve dans Le Figaro, passe encore, mais au même moment dans Le Canard Enchaîné et dans Médiapart, cela montre que les lobbyistes sont efficaces et que les journalistes manquent de recul, à moins qu’il ne s’agisse de ‘’Journalisme d’école hôtelière’’, qui se résume à passer les plats. Nous ne pouvons y croire, à moins d’être vraiment bien naïf.

Tout d’abord il y a dès le titre une volonté bien entretenue et de ce fait assez malhonnête d’amalgamer aménagement des seuils et destruction des moulins. Et le recours à l’hagiographie chrétienne, pour pertinente qu’il soit d’un point de vue culturel, oriente le discours. Récupérer au Moyen Âge des terres arables a eu du sens tant que l’équilibre entre nature et culture garantissait une harmonie. Cet équilibre est désormais rompu, et le changement climatique, quoique  bien réel, a bon dos. Par exemple, ce qu’on appelait autrefois  « marécages », désigne en fait des zones humides qui régulent la disponibilité en eau bien mieux que les plans d’eau artificiels, et dont la destruction systématique augmente à la fois les sécheresses et la violence des crues.

Mais il y a des questions qui sont éludées : « Qu’est-ce qui est ‘’patrimonial’’ dans un moulin ? En quoi un moulin qui ne mouline plus est-il légitime à en conserver les droits d’eau ? » Et surtout: « En quoi le non-respect des règles de gestion des vannages qui légitimaient les droits d’eau – lorsque ces droits d’eau ‘’en titre’’ ou ‘’sur titre’’ existent encore effectivement – doit-il être accepté et devenir un privilège sans contrepartie ? »
Sans parler du fait que la diminution en cours des débits des cours d’eau, le ralentissement lié aux seuils qui provoque le réchauffement et la concentration des polluants, posent de nouveaux problèmes de qualité.

Quant au potentiel de production électrique par les anciens moulins, il est aussi peu crédible de par sa faible production que fortement subventionné, et il ne suffit pas d’accumuler des potentiels théoriques et de les multiplier par un nombre tout aussi théorique de moulins plus ou moins encore en état pour aboutir à une seule tranche nucléaire. Et n’oublions pas que si une roue de moulin ne fonctionnait ni toute la journée, ni toute la semaine, ni toute l’année, une turbine barre le cours d’eau en permanence, et essaye de fonctionner le plus longtemps qu’elle le peut.

Il se passe surtout que la simple mise en conformité des anciens moulins avec les règles de fonctionnement (gestion permanente des vannages, mises à l’arrêt des roues, curages des biefs) qui justifiaient leurs droits d’eau et qui sont aussi anciennes qu’eux, cette remise en ordre résoudrait la plupart des problèmes liés à la présence des seuils. Mais comme ces règles ont été oubliées par les administrations, les notaires et les propriétaires eux-mêmes, le rétablissement d’une continuité qui n’aurait jamais dû être oubliée pose des problèmes de remise en état, et que cela coûte cher, ce qui fait se regrouper les propriétaires en associations qui sont à la continuité écologique ce que Claude Allègre ou Donald Trump sont au changement climatique. Et il n’est pas jusqu’au ‘’idiots utiles’’, scientifiques pris en-dehors de leur savoir réel,  pour qu’on leur fasse dire des bêtises.

Arasement partiel d’un seuil sur le Couesnon

Tout ceci est parfaitement renseigné par de nombreuses études et retours d’expérience, en particulier les documents repris par l’Onema, désormais OFB. Mais depuis que la science est devenue une opinion parmi d’autres, on peut écrire n’importe quoi pourvu que cela ait une apparence de réel et surtout corresponde à des intérêts privés.