En un an, les Manchois ont déposé 273 kilos de déchets dans nos bacs à rive, représentant 4 726 déchets.
Aujourd’hui, un an plus tard, nous en sommes à 413 kilos représentants 10 876 déchets déposés dans nos bacs.
Ce sont autant de déchets qui ne finissent pas dans les cours d’eau et/ou dans la mer puisque, rappelons-le, 80 % des déchets qui finissent en mer proviennent des terres (en partie acheminés par … les cours d’eau !).
Ce sont également autant de déchets qui ne se dégraderont pas dans le milieu naturel polluant ainsi l’eau de particules qu’on ne peut retirer grâce à nos stations de traitement et/ou d’épuration.
Toutes les semaines, un français avale l’équivalent d’une carte de crédit de plastique.
Ce projet des bacs à rive est un succès grâce à nos partenaires : Casamer, Sainte-Suzanne-sur-Vire, la base de Canoë-kayak de Condé-sur-Vire … Et surtout le département de la Manche qui nous accompagne depuis le début.
Après avoir remarqué les plus et les moins de ce projet, nous avons décidé de le faire évoluer en changeant légèrement le but des bacs : à partir de 2023, ils auront surtout pour premier objectif de déstocker les déchets présents dans les cours d’eau depuis des années.
Évidemment nous continuerons en parallèle de sensibiliser le grand public, et surtout les enfants, grâce à nos interventions scolaires sur l’eau.
Une biodiversité en péril dans les rivières karstiques
M. Hivet et JP. Hérold
Les mortalités récurrentes de poissons , spécialement des salmonidés, observées dans les rivières de Franche-Comté depuis des années ont alerté les media. Articles et photos font les grands titres de la presse régionale.
Aussi spectaculaires soient-elles, elles ne sont que la conséquence la plus visible d’une grave détérioration du milieu aquatique dont le premier signe a été l’appauvrissement de l’entomofaune aquatique.
Libellule de l ‘ordre des Odonates, appelée Demoiselle.
Cette dérive se manifeste par la disparition de certaines espèces (perte de diversité) et par un effondrement des populations d’insectes restants (perte d’abondance).
Cette évolution est dénoncée depuis longtemps : publications scientifiques, articles dans la revue nationale de l’ Association de protection des eaux et des rivières ANPER-TOS, informations sur les sites pilotés par l’Agence de l’eau et ses relais, l’EPAGE établissement public d’aménagement et de gestion des eaux, CLE commission locale de l’eau , et aux services de l’Etat , DREAL, DDT, DDAS, OFB et aussi de la Région BFC, et des départements de l’arc jurassien. Pourtant la préfecture du Doubs, après avoir été amenée à interdire la baignade et la consommation des poissons en raison de la prolifération des cyanobactéries et des mortalités de poissons, osait encore écrire :
La Loue resteune « rivière de qualité » en s’appuyant sur des valeurs d’IBGN, l’Indice Biologique Global Normalisé qui permet de caractériser l’état écologique d’une rivière en se basant sur l’entomofaune présente.
Trichoptère à fourreau
C’est une méthode standardisée utilisée en hydrobiologie qui apporte des informations de bioévaluation environnementale. Cependant cet indice ne rend pas compte, ou fort imparfaitement, de la dégradation du milieu aquatique.
On essaie de faire dire à l’IBGN ce qu’il ne peut pas dire , et il sert alors d’alibi à ceux qui veulent nier, grâce à lui, une réalité patente.
Sans faire une critique complète de cet indice, on peut remarquer une dérive des référentiels et une certaine légèreté dans le choix de la famille comme taxon servant à définir les Groupes Faunistiques Indicateurs (GFI). Leur polluosensibilté est très variable à l’intérieur d’une famille et même d’un genre. Seule l’espèce pourrait être signifiante.
En outre l’abondance d’un taxon n’intervient que fort peu dans sa validation comme GFI. Pour des espèces comme celles citées ici, autrefois extrêmement abondantes, ce n’est qu’au voisinage immédiat de l’extinction que leur déclin pourrait être pris en compte par l’IBGN. Enfin la quantité d’insectes produits sur une portion de rivière est directement fonction de la surface susceptible d’être colonisée par ceux-ci. Le recouvrement de la majeure partie du lit de la rivière par des algues qui n’y proliféraient pas il y a 30 ans suffirait à expliquer la baisse des effectifs d’insectes vivant sur les pierres et les sédiments du fond ou sur les Fontinalis, bryophytes elles-mêmes affectées par la prolifération algale. Mais d’autres facteurs sont à prendre en compte.
Il ne suffit pas de dire que les taux de nitrates et phosphates respectent des normes quand on constate que le milieu naturel ne les supporte pas. Il faut avoir le courage de les remettre en cause et rechercher tous les moyens de les réduire.
ANPER-TOS rejoint 15 autres associations dans un recours contre le SDAGE 2022-2027 Bassin Adour-Garonne.
« Après 2 années de débats et de contributions au sein du parlement de l’eau du bassin Adour-Garonne, le document cadre a finalement été adopté à l’issue d’une procédure contestable en faveur de l’accaparement de la ressource en eau pour l’irrigation.Face à un tel déni de démocratie environnementale, 16 associations de protection de l’environnement et de défense des consommateursdéposent un recours gracieux auprès du préfet de bassin. »