Les signaux d’alerte sont au rouge!
La période estivale, qui peine à se terminer sur un plan météorologique, aura une fois de plus porter à la lumière l’immensité du travail à accomplir pour tenter de préserver ce qui peut encore l’être.
La ressource en eau se dégrade sur tous les plans sous le regard bien trop souvent indifférent des populations. Les signaux d’alerte sont au rouge, pour certains depuis bien longtemps déjà, pour d’autres les conditions climatiques ne font qu’accélérer les processus d’altération des milieux naturels.
Les vieux réflexes ressurgissent du passé, et pour faire face à la sécheresse qui frappe la quasi-totalité du territoire national, les organisations syndicales agricoles nous expliquent je cite :« que le bon sens paysan est de stocker l’eau dans de grands barrages pour pallier au déficit de précipitations ».
Après avoir massacrée l’essentiel du chevelu hydrographique du territoire, drainée des millions d’hectares de terres, arrachée des milliers de kilomètres de haies, polluée l’essentiel des eaux de surfaces et souterraines, la folie destructrice du lobbying agricole continue dans sa stratégie, si tant est que cela en soit une sauf celle qui conduit au chaos.
Observer la nature!
Nul n’est besoin d’être scientifique, et pour celles et ceux qui savent observer et regarder la nature, à l’unanimité, il est de fait que l’on assiste à un effondrement dramatique de la biodiversité terrestre et aquatique.
La déficience de l’Etat, le manquement de ses administrations en responsabilité de la police de l’eau, à faire respecter l’ordre là ou les réglementations doivent être appliquées, autant de facteurs pour un effet cocktail particulièrement dévastateur pour les milieux aquatiques naturels et pour la nature en général.
Le départ de Nicolas Hulot, n’en déplaisent à ceux qui l’ont vivement critiqué jusqu’à dire et écrire qu’il s’agissait d’un acte de trahison, voir de lâcheté, est le signe d’une évidence à laquelle nous sommes confrontés chaque jour sur le terrain : celui de l’intérêt privé au détriment de l’intérêt général, celui des pressions politiques qui eux mêmes sont sous la pression des lobbyistes de plus en plus pressant voire même menaçant.
Lobbying
Lors d’échanges avec d’autres membres d’ONG sur les sujets qui nous préoccupent, certains ont souhaité lancer le débat sur le fait d’être ou ne pas être lobbyistes… pour ANPER-TOS la position est on ne peut plus claire : le lobbying n’a de sens que parce qu’il représente des intérêts purement privés, or nous sommes une organisation reconnue d’intérêt public, donc en la seule faveur de l’intérêt général.
Le lobbying n’a d’égal dans sa puissance, la seule faiblesse des politiques incapables de résister au chant des sirènes, balayant d’un revers de main ce qui peut être d’intérêt général.
Mais par delà les actions contentieuses, et le combat sur un plan juridique, une bataille indispensable à la prise en compte de ce que nous défendons doit être organisée : celle de la communication et de la médiatisation de toutes les agressions dont sont victimes les rivières, les lacs, les mers et les océans. Dans un article paru récemment sur les projets de barrages à vocation agricole, nous avons pu lire « que seules les associations de protection de l’environnement représentatives seraient conviées aux discussions… » c’est à la fois édifiant et significatif d’un changement impératif de paradigme pour les associations de défense de l’environnement.
ANPER-TOS s’est positionnée dans un certain nombre d’actions au sein de collectifs d’associations locales, régionales et nationales sur des dossiers emblématiques parce que la représentativité en terme d’effectifs est devenue un argument permettant de peser sur les débats et sur les instances décisionnaires.
Votre Association, après 60 années de combat, doit encore son existence par la pertinence de ses actions et des hommes qui chaque jour, sur le terrain, bénévolement, se battent pour ne rien lâcher.
De nombreux combats sont en cours, notre nouveau site internet s’en fait l’écho, d’autres sont à venir et nous ne lâcherons rien.
Rejoignez nous, c’est dur, c’est ingrat, mais c’est le moment où jamais !
Le Président ANPER-TOS
Jean Michel Ferry