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Catégorie : Groupes locaux

Anper,

Association Nationale pour la Protection des Eaux et Rivières est une association Nationale.

A ce titre des groupes locaux veillent, agissent au niveau régional.

Retrouvez les dossiers en cours classés par régions.

Saumon de l’Allier

Quand les intérêts personnels et l’ignorance délibérément entretenue, préemptent la sauvegarde de l’espèce…

Le 13 janvier dernier avait lieu à la DREAL Centre Val de Loire à Orléans la réunion du Groupe d’appui du PLAGEPOMI (Plan de gestion des poissons migrateurs) Loire-Allier. ANPER-TOS y était représentée. On notait un nombre inhabituellement élevé de participants, la plupart en vidéo ou en liaison téléphonique.

Le sujet était uniquement consacré au repeuplement – baptisé ‘’soutien d’effectifs’’. On savait que la réunion allait être houleuse et elle l’a été. Il s’agissait de décider des modalités de déversement des alevins issus de la pisciculture de Chanteuges, qui ne devraient pas dépasser le nombre de 200.000 malgré le recours à une deuxième ponte forcée des géniteurs. Comme on pouvait s’y attendre Chanteuges a demandé à pouvoir utiliser, pour produire plus d’alevins, les petits géniteurs domestiqués dits ‘’enfermés’’ qui n’ont jamais vu la mer puisqu’ils ont grandi en bassin et mesurent autour de 40-45 centimètres à l’état adulte.
Leur utilisation est proscrite dans le Plagepomi, en raison de la moindre adaptation à la vie en rivière et donc une survie (« fitness ») réduite de leur problématique descendance.

La séance a commencé par une intervention du député Jean-Pierre Vigier (LR, Haute-Loire) déclarant qu’il était « temps de passer à une politique digne de ce nom » sans préciser ce que cela peut bien signifier faute sans doute de le savoir lui-même, et qu’il allait rencontrer la secrétaire d’État en charge de la biodiversité et le Ministre de la transition écologique pour le leur expliquer.
Mais que peut vouloir dire « politique digne de ce nom » ?
Car qu’on en juge : en vingt années environ 15 millions d’euros – non actualisés – de subventionnement, près de 900 saumons adultes soustraits au milieu et donc à une reproduction naturelle, des millions d’alevins déversés, et cela pour quel résultat « digne de ce nom » ?
On rappelle ici que si ce procédé avait connu un quelconque succès, on n’en serait pas là.

Ce genre d’intervention montre à quel point, quelle que soit par ailleurs leur réalité ou légitimité, les enjeux de politique locale ont pris le pas sur les intérêts du saumon de Loire. M. Vigier serait bien avisé de nous expliquer quelle est sa position sur les multiples projets de microcentrales en cours ou hélas déjà aboutis sur l’ensemble du bassin, ou d’appuyer les associations dont ANPER-TOS qui se battent pour faire ouvrir le barrage de Vichy en période de migration. Apparemment les données techniques et scientifiques n’ont pas de valeur pour ce conglomérat d’intérêts autres que ceux du saumon, comme on a pu le voir avec des attaques indignes contre LOGRAMI.

Il y a eu aussi un incident Martin Arnould (‘’Le Chant des Rivières’’ – oui, une telle association existe) mettant en cause la légitimité de Bernard Rousseau membre du groupe d’appui du PLAGEPOMI depuis l’origine et Président d’honneur de FNE qui a  répondu sur le fond sans relever plus avant cette tentative de coup tordu. Évidemment, quand on n’a rien à apporter au débat, et ici qu’on ne maîtrise pas l’évidence scientifique, l’attaque ad–hominem reste la seule ressource disponible… Le saumon mérite mieux…

Une petite histoire d’Anguille..

C’était l’occasion d’une matelote, ou mieux d’une pôchouse : récompense gastronomique d’un plat emblématique de Verdun sur le Doubs.
Ce plat réunit l’anguille et la tanche deux poissons gras avec le  brochet et la perche deux poissons à chair maigre.  On peut y ajouter de la carpe, mais tous présentés en morceaux charnus découpés et cuits dans une sauce au vin du Jura. Il y a fort longtemps, c’était le menu des pêcheurs (les pôcheurs ) et des radeliers qui  descendaient les radeaux de bois des forêts jurassiennes vers Lyon pour la charpente et la menuiserie.

En Franche Comté, jusque dans les années 1950, les pêcheurs amateurs qui pratiquaient dans le Doubs et la Saône capturaient des anguilles de façon régulière.

Photo provenant du site de DORIS
réf. Biblio. N°2
JP Hérold, co-auteur des fiches spécifiques.

Une méthode de pêche consistait à poser au fond de la rivière un appât, gros ver ou petit poisson mort, au crépuscule, sachant que l’anguille est lucifuge et active la nuit.

Il fallait patience,  persévérance  et connaissance des sites fréquentés par cette espèce pour capturer quelques beaux spécimens pouvant dépasser un mètre de long.

Cinquante ans plus tard : plus d’anguilles dans nos rivières !

L’espèce est même inscrite sur la liste rouge de l’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, dans la catégorie  «  en danger critique d’extinction « 

Alors, pourquoi ?  Que s’est-il passé ?

Une des raisons de ce déclin réside dans la fermeture des voies de migrations.

En effet l’anguille est un migrateur amphihalin thalassotoque ! en clair : la reproduction se déroule en mer et sa croissance en eau douce, donc d’un milieu à l’autre elle se déplace de la mer des Sargasses, site probable de ponte, vers les côtes de l’Europe soit atlantique , soit méditerranéenne .

Pour arriver en Franche Comté elle remontait le Rhône ; mais à présent la route est coupée par des barrages gigantesques comme celui de Donzère-Mondragon : construit en 1952, il est infranchissable !

Sur les sites de la façade atlantique les barrages de filets aux embouchures des fleuves et les pêches des alevins en migration, les civelles, sont pour des pêcheurs plus ou moins professionnels de revenus notables. Le kilogramme de civelle est vendu une petite fortune, près de 1000 euros à des restaurateurs du sud-ouest et aussi de l’Espagne.

Un plat traditionnel, nous dit-on, mais qui provoque la chute des populations : autant de juvéniles qui ne se déplaceront plus vers les rivières, les étangs et les marais de l’Hexagone pour y prospérer pendant dix à quinze ans.

Donc dans les zones humides et les rivières de l’est de la France : plus d’anguilles !

Reste le marais poitevin ou l’étang de Thau où la pêche est encore pratiquée  ….

Or le sujet principal de la récente réunion des ministres européens de la pêche à Bruxelles portait sur le devenir de l’anguille européenne (Anguilla anguilla, Linnaeus, 1758).

Et malgré la proposition des ONG qui demandaient de cesser complètement la pêche, demande relayée par la Commission européenne, la décision est tombée le 13 décembre 2022 au petit matin, après deux jours et une nuit de négociation : le communiqué de presse ministériel précise :

«  Le secrétariat d’Etat à la mer s’est opposé aux solutions proposées par la Commission européenne, même s’il partage le constat des scientifiques sur l’état très dégradé des populations d’anguilles »  

Il accepte donc de maintenir une activité de pêche adaptée à chaque bassin.

Pour les ONG et les scientifiques les dérogations obtenues viennent annihiler toute protection. Or en 50 ans l’espèce a connu un véritable effondrement avec une baisse de 95% de ses populations. Sans mesures plus strictes leur sort pourrait être scellé.

Fini la pôchouse, adieu l’anguille, foin de la biodiversité !

Qu’en dit la COP 15 réunie à Montréal (Canada)  en ce mois de décembre 2022, d’autres sujets encore plus urgents sont à l’ordre du jour, les discussions s’éternisent sur la protection des milieux, et donc la biodiversité attendra ! Même si tout est lié !

JP Hérold, biologiste.

Des références : 

  •  Les Poissons d’eau douce de France. 2011, P. Keith, H. Persat, E.Feunteun, J. Allardi. Publication du Museum d’Histoire Naturelle de Paris, Biotope Edition. 552p.
  • La vie en eau douce 2012. JP. Corolla, M. Kupfer, G. Rochefort, S. Sohier,  DORIS, Edition Neptune Plongée, 415p.

ANPER-TOS fête la science !

Du vendredi 07 octobre au dimanche 09 octobre, nous tenions un stand à la Fête de la Science organisée par Terminus des sciences à Cherbourg (Manche).

Nous y avons proposé un stand intitulé « Du plastique dans nos assiettes ! » et résumé de cette manière : « Une bouteille plastique met plus de 400 ans pour se dégrader et se transformer en microplastiques. Ces derniers seront ingérés, entre autres, par la faune et la flore des milieux aquatiques et se retrouveront finalement, dans nos assiettes. Quels types de déchets sont le plus retrouvés dans la nature ? Qui sont les microplastiques ? Et comment les microplastiques arrivent-ils dans notre assiette ? Des petits jeux composés de frises et d’éléments à replacer dans le bon ordre viendront compléter une maquette qui explique comment les micros plastiques polluent l’eau que l’on boit. »

Grâce à une maquette, un jeu sur les macroplastiques, un autre sur les micros plastiques et un questions/réponses sur l’eau, nous proposions plusieurs animations pour faire comprendre au grand public les conséquences de la pollution plastique des cours d’eau sur notre environnement et notre santé.

Le bilan de ce weekend selon Terminus des Sciences , encore merci à eux pour l’accueil.
Et voici les chiffres que nous retiendrons :

  • 3 jours
  • 2600 visiteurs
  • 24 porteurs de projets
  • 6 thématiques proposées