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Décision sur le sujet du Grand Cormoran

GRAND CORMORAN, le CONSEIL D’ÉTAT donne RAISON à ANPER TOS, la FDAAPPMA de l’AIN et l’AAPPMA des Deux Vallées

ANPER TOS s’était portée en intervention volontaire pour soutenir la requête de ses partenaires en Conseil d’État afin d’obtenir une reprise de la protection des espèces sensibles contre la prédation par le grand cormoran.

Nous avons parfaitement conscience que cette prédation n’est pas la cause première de l’effondrement des populations de salmonidés mais face aux problèmes subis par les cours d’eaux et mettant en causes les pollutions diverses, les aménagements outranciers, les prélèvements en eau excessifs et le réchauffement climatique, la prédation du grand cormoran est en passe de devenir le clou dans le cercueil pour des espèces fragiles, portées sur la liste rouge de l’Union Internationale de Conservation de la Nature alors que le cormoran prolifère.
En se basant sur des études scientifiques sérieuses, que la défense n’a pu contredire, les requérantes ont pu convaincre les juges qui ont donc donné suite en enjoignant les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement de fixer des plafonds départementaux de quotas de destruction du grand cormoran.

On notera que les juges ont précisément apporté une attention particulière au statut vulnérable du brochet et de l’ombre commun et à celui quasi menacé du saumon atlantique.

Bien entendu ce n’est qu’une partie de la solution et notre objectif reste seulement d’éloigner les oiseaux des cours d’eau où ils n’ont rien à faire, où ils étaient inconnus il y a encore 2 décennies.

Pour prendre connaissance du jugement du Conseil d’état du 08 juillet 2024.

Journée des Migrateurs 2024

Le 25 mai, c’est la journée Mondiale des Poissons Migrateurs…

A célébrer tant qu’il en reste encore !

Relâche d’un Saumon

Par un manque de vision globale des décideurs, d’un laxisme récurrent, lâche et coupable des administrations que ce soit au niveau National ou International en charge des différents aspects de leur protection et gestion, et d’une priorisation à court terme d’intérêts privés, qu’il s’agisse d’agriculture comme l’hydro-électricité ou de la pêche professionnelle.
La France abrite des espèces amphihalines comme le Saumon atlantique, la Truite de mer, la Lamproie marine et la Lamproie fluviatile, la grande Alose, l’Alose feinte et l’Alose du Rhône, l’Anguille mais aussi l’Eperlan, le Flet et le Mulet porc.

L’année 2023 s’est achevée avec le déclassement par l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) du saumon atlantique.

Son statut a été révisé et il est désormais « quasi menacé » ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle : sa population a été divisée par deux entre 1983 et 2016, et de 23 % entre 2016 et 2021. L’espèce est bien entendu dans un état de conservation encore plus défavorable au niveau français, les populations de l’Allier étant classées « vulnérables ». On doit craindre hélas une disparition à très court terme de cette espèce emblématique sur cet axe, et on sait où sont les priorités :
La micro centrale de Langeac tourne désormais à pleine capacité et la justice administrative procrastine sur les dossiers de:

Nos collègues de l’Association Protectrice du Saumon ont beau faire remonter régulièrement la présence d’obstructions majeures dans les passes à poissons ou au droit des ouvrages en Haute Loire, Lozère, Cantal, l’administration est bien peu pressée de mettre les propriétaires en demeure…

La politique d’empoissonnement menée à grands frais et à grand battage médiatique n’aura servi qu’à masquer cette incurie et in fine y aura largement participé. A côté de çela, les chiffres des remontées sont dramatiquement bas : 57 saumons sur l’axe Loire Allier au 02 mai, dont 51 à Vichy, 5 à St Pourçain et 1 à Roanne. Gageons que les forts niveaux de ce printemps qui ont laissé les clapets de Vichy ouverts ont peut-être permis de laisser passer plus de poissons… La situation sur les Gaves n’est guère plus brillante puisqu’au total moins d’une cinquantaine d’individus a été recensée aux points de contrôle de Masseys et Castetarbe.


Les mauvais esprits diront que c’est peut-être voulu, que la fin du saumon permettra aux hydroélectriciens et irrigants de disposer de la rivière comme ils l’entendent. C’est pourtant ce qui est en train de se passer sur la Garonne, où l’effort de réimplantation va être définitivement stoppé à l’horizon 2025! Il faut dire qu’au-delà de quelques aménagements notoires comme la rivière de contournement de Malause près de Golfech, rien n’aura été fait de sérieux pour permettre un accès réel aux excellentes aires de production de la Neste ou de la Pique.

« En attendant, il se murmure que les projets d’aménagements sont prêts à être dégainés dès que la rivière sera déclassée  migrateurs . »

Le Saumon reste l’exemple emblématique et est d’une importance capitale car c’est une espèce parapluie. La bonne santé de ses populations implique celle de l’ensemble de l’écosystème… Pour autant il partage ses difficultés avec les espèces commensales.

L’UICN estime que sur les 80 espèces métropolitaines de poissons d’eau douce, 15 sont menacées de disparition et 39 % sont menacées ou quasi menacées car toutes subissent les mêmes pressions liées à la dégradation de leur habitat, désormais combinée au réchauffement global.


Les pressions exercées par la pêche professionnelle comme de loisir ne sauraient donc être laissées de côté. S’il est certain que dans le cadre de populations bien portantes une partie des poissons,  déterminée scientifiquement, pourrait être exploitée, dès lors que la situation devient critique ces prélèvements doivent être abolis. Comment l’État peut-il encore les justifier ? L’anguille et la grande alose sont en « danger critique » d’extinction et on continue de les commercialiser. Les indices d’abondance des juvéniles de saumons se sont effondrés en Bretagne, où même le Léguer, encore meilleure rivière bretonne il y a peu a vu ceux-ci quasiment absents lors des pêches d’échantillonnage de l’automne 2023 !Pour autant, le projet RENOSAUM destiné à optimiser la gestion et la conservation est resté libre d’interprétation et, faute de volonté, continue de favoriser des prélèvements aussi égoïstes qu’irresponsables des pêcheurs aux lignes pourtant en charge de la gestion et de la protection de l’espèce. Et quid du rapport de l’OFB paru en septembre 2023 qualifiant l’impact des captures accidentelles de saumon aux embouchures de la Loire et de la Garonne comme « avéré » sur la démographie ?

Raphaël AMAT Secrétaire général

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Suivre les espèces migratrices….

ANPER vous donne des pistes pour suivre les remontées des salmonidés

On trouve sur internet un certain nombre de sites qui permettent de connaître le nombre de migrateurs fréquentant les rivières françaises. On notera tout d’abord que ces sites n’ont pas tous la même présentation des données, ce qui rend leur lecture parfois difficile.

De plus il faut bien comprendre que ces données sont par définition incomplètes, puisqu’il n’y a pas des comptages sur toutes les rivières fréquentées par les migrateurs. On ne peut dans ce domaine qu’extrapoler. Par exemple, la disparition – qu’on espère définitive – du barrage de Descartes sur la Creuse, a pour conséquence qu’il n’y a plus de comptage sur cet axe, et on est obligé d’extrapoler par rapport à la Vienne (Châtellerault) en faisant une comparaison avec les résultats antérieurs sur ces deux axes proches ; du moins pour l’alose et la lamproie, car le Saumon ne fréquente la Vienne qu’accidentellement.

De plus sur certains axes les chiffres sont à prendre avec des réserves, soit parce qu’il y a d’autres possibilités de franchissement pour les migrateurs, soit parce que les chiffres ne sont donnés que tardivement afin de ne pas attirer les prédateurs à deux pattes !

Saumons à Massey

Voici donc les adresses sur lesquelles on peut trouver des données.

Le Saumon Breton, le début de la fin?

Les populations bretonnes de saumon atlantique semblaient jusque-là relativement à l’abri des difficultés majeures. Même si nous étions loin de l’abondance passée, même si des événements de pollutions « accidentelles » se faisaient régulièrement et lourdement sentir, même si le Blavet et l’Aulne étaient laissés dans l’incapacité d’exprimer leur plein potentiel, les populations se maintenaient dans l’ensemble.

Le Scorff dans la forêt de Pont Calleck

Les outils de suivis quoique sous-dimensionnés (on regrette par exemple le manque de stations de comptage, seulement trois cours d’eau en étant pourvus !) permettaient néanmoins d’envisager un avenir dans la continuité, à défaut d’être brillant. L’indicateur le plus régulier à l’échelle régionale restait celui des indices d’abondances en juvéniles, un marqueur de la qualité de la reproduction et des capacités de production du milieu. Le poisson fait même l’objet d’un pôle d’étude spécialisé en Bretagne à la station INRAE du Moulin des Princes près de Pont Scorff (56), sur la rivière éponyme, le Scorff servant ensuite de point de référence régional. L’ensemble des données scientifiques et techniques est compilé par Bretagne Grand Migrateurs qui met ses rapports et publications à disposition du public sur son site . L’ensemble des décisions de gestion des stocks est élaboré en COGEPOMI et, pour celles qui sont réglementées par un arrêté préfectoral, soumises à la consultation du public  

Ces dernières années des acteurs associatifs, dont ANPER mais aussi quelques AAPPMA locales ont interpellé les décisionnaires car les Totaux Autorisés de Captures semblaient déconnectés de la réalité de terrain. On relevait des TAC supérieurs à la quantité de poissons réellement présents en rivière là où ce chiffre était connu. Qui plus est, l’objectif de protection prioritaire des saumons de printemps était ouvertement bafoué, permettant ainsi la capture de la moitié voire plus de ces poissons (à 80 % des grosses femelles). In fine, aucune Limite de Conservation [1] précise n’était définie et l’approche précautionneuse recommandée par l’Organisation de Conservation du Saumon de l’Atlantique Nord n’était pas respectée. Cette problématique a mené en 2019 à l’élaboration du projet RENOSAUM dont le but était de réajuster les TAC en proposant une limite de conservation par bassin, associée à un risque statistique d’atteinte de ce seuil. Les concepteurs du projet avaient clairement pointé le grand écart entre les besoins de conservation et les prélèvements par la pêche aux lignes…


[1] Limite de Conservation = stock reproducteur qui produit le surplus maximum selon l’OCSAN ; définition sujette à discussion notamment pour les stocks faibles, car l’impact des prélèvements peut être très sévère. Selon d’autres données c’est le nombre d’adultes de retour à même d’assurer un nombre de géniteurs équivalent à la génération suivante.