En décembre 2023 à janvier 2024 de fortes pluies ont occasionné des débordements dans les dispositifs d’eau pluviales et d’assainissement d’eaux usées et à cela se sont ajoutées des eaux de ruissellements agricoles du bassin versant du pays de Dol de Bretagne.

Les spécificités de la baie que nous tenons à souligner :
- un système sédimentaire de renommée internationale avec une amplitude de marées pouvant atteindre 15m, une biodiversité remarquable lui valant plusieurs classements européens et internationaux (RAMSAR, Natura 2000…) et un classement UNESCO du Mont Saint-Michel et de sa baie lui conférant une aura internationale.
- des activités économiques majeures qu’il convient de préserver : la conchyliculture, la pêche professionnelle, la production de moutons de prés-salés, le tourisme…
Il a aussi été fait état des phénomènes risquant de se produire en fonction de l’évolution du climat :
- la montée du niveau de la mer,
- des inondations par des remontées des nappes phréatiques et du biseau salé,
- l’augmentation de la température de la mer et son acidification (baisse progressive du pH),entrainant une baisse de la production primaire pourtant nécessaire aux poissons et coquillages,
- l’augmentation de l’intensité des tempêtes.
Le grand défi de demain réside donc dans l’adaptation au changement climatique. Les effets du changement climatique devront être mesurés à l’échelle de la Baie du Mont Saint-Michel. De plus, leurs impacts socio- économiques et ceux agissant significativement sur la biodiversité devront être analysés.
L’élaboration de l’étude des profils de vulnérabilité des zones conchylicoles et sites de pêche à pied a permis de localiser et de hiérarchiser toutes les sources potentielles de pollution microbienne susceptibles de toucher les zones de production conchylicole et les zones de pêche à pied sur un périmètre allant de Granville à Cancale. Le programme d’action découlant de cette étude a été validé fin 2020.
Les sources de contamination microbiologique sont multiples (assainissement collectif et individuel , pratiques agricoles, …) et le but est que chacun puisse améliorer ses pratiques et adapter ses équipements dans l’objectif commun de la qualité des eaux littorales et de la pérennité des usages et activités économiques de la baie. Les sources de contamination microbiologique liées aux stations d’épuration ( STEP) et à l’assainissement non collectif sont constantes et dépendent fortement des conditions hydrologiques. Une vigilance particulière doit donc être apportée à la gestion des eaux usées tant sur les équipements des stations d’épuration (178 stations recensées aujourd’hui en baie dont 60% disposent d’un traitement bactériologique – lagunage, traitement UV, filtration membranaire…) que sur l’état des réseaux d’assainissement
Nous ne sommes pas surpris de cette pollution. En ce qui concerne l’urbanisation « la loi 2023-630 du 20/07/2023 LOI ZAN préconise une sécurisation des sols et la limitation de l’urbanisation de le long des côtes ….
Nous avons demandé des explications à la DDPP, ARS, IFREMER, DDTM35, OFB35 et OFB50 et communications des avis.
Voici ci-dessous quelques réponses de l’ARS bretagne et de l’OFB …
**-l’ARS a retenu, au terme de ses investigations (enquête clinique et alimentaire), l’hypothèse de la toxi-infection alimentaire au norovirus associée la consommation de coquillages contaminés suite à plusieurs signalements,
**-l’ARS a transmis ses conclusions à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) pour enquête sur les coquillages (traçabilité) et l’environnement en lien avec la direction départementale des territoires et de la mer d’Ille-et-Vilaine (DDTM35). C’est le sens de « l’avis émis par l’ARS ».
** C’est sur la base de l’ensemble de ces éléments et conformément à l’instruction susvisée, que l’interdiction a ainsi été décidée par arrêté préfectoral du 10 janvier, au regard des risques sanitaires liés à la consommation de coquillages mis en évidence.
Compte tenu de ces informations, vous comprendrez que nous ne sommes pas en mesure de répondre à vos questions, et vous invite à contacter les services de la préfecture (DDPP,DDTM).
OFB35 ET OFB50 n’ont pas été invitées à une prospection et ou à une enquête sur les dysfonctionnements, recherches des rejets.
Cette affaire comme d’autres démontre surtout l’absence d’étude d’accidentologie qui appelle une politique de prévention présentement inexistante .
Une plainte a été déposée par notre association ANPER TOS en juillet 2024 au T.J. de Saint-Malo .
Gérard Bourel