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ÉTAT D’URGENCE des rivières Franc-Comtoises

Association Nationale pour la Protection des Eaux et des Rivières

                       face au Plan rivières karstiques 2027

Les vagues successives de mortalités de poissons, comme la dernière en décembre 2022 sur le Doubs franco-suisse, et celle sur la Loue amont ce mois de février 2023,  ont sensibilisé de nouveau nos associations sur la dégradation globale de la qualité des rivières qui se poursuit depuis plusieurs décennies.

 Déjà le rapport de l’expertise mandatée par Mr le Préfet du Doubs à la suite des mortalités exceptionnelles observées fin 2009-début 2010 indiquait :

  « Trois communautés biologiques majeures (algues, macro-invertébrés benthiques et poissons) présentent un état dégradé qui se caractérise par une faible diversité et/ou par des abondances limitées en regard de ce que ce milieu devrait accueillir ».

Cette évolution inquiétante est dénoncée par l’Association Nationale de Protection des Eaux et des Rivières qui confirme l’effondrement des populations d’invertébrés aquatiques, et dénonce également la colonisation progressive des fonds par des algues filamenteuses issues de l’eutrophisation. Ce processus provoque une modification du milieu et des biocénoses, et donc altère gravement la qualité des rivières et leurs peuplements.

Le rapport des experts préconise bien sûr des études en vue de mieux maîtriser les flux de différents intrants afin de bien comprendre le phénomène. Ces études d’investigation et de suivi sont naturellement indispensables, mais elles ne doivent en aucun cas permettre des atermoiements qui retardent les mesures indispensables.

L’accélération récente de la dégradation des rivières, les mortalités de poissons plus fréquentes et la disparition progressive de nombreuses espèces comme les éphémères montrent l’urgence à agir.

Les pistes sont données par les experts :

« Globalement, il s’agit de diminuer le risque environnemental lié à toutes les activités humaines polluantes, qu’elles soient d’ordre agricole, sylvicole, urbaine ou industrielle ».

Un plan rivières karstiques 2027 est lancé :

ANPER  demande  que les pouvoirs publics, Préfectures, Régions et Départements, en liaison avec tous les partenaires de la société civile mettent en œuvre les moyens réglementaires, financiers, humains et techniques proposés ci-dessous, afin de rétablir  une situation satisfaisante de ses cours d’eau et aussi des annexes et nappes phréatiques.

Attendre 2027 pour prendre des mesures fortes est une erreur, car une démarche rapide permettra aussi la sécurisation des ressources en eau pour les populations : les difficultés de l’été 2022 sont encore dans toutes les mémoires.

 Les années qui viennent sont décisives, elles sont contraintes par la dérive climatique en cours. Il faut prendre conscience de l’urgence !

« APPEL A TEMOIN POLLUTION MICRO-BILLES PLASTIQUES »

Dans tous les cas, nous saluons le travail des personnes qui se mobilisent pour nettoyer les plages depuis novembre.

Saumon de l’Allier

Quand les intérêts personnels et l’ignorance délibérément entretenue, préemptent la sauvegarde de l’espèce…

Le 13 janvier dernier avait lieu à la DREAL Centre Val de Loire à Orléans la réunion du Groupe d’appui du PLAGEPOMI (Plan de gestion des poissons migrateurs) Loire-Allier. ANPER-TOS y était représentée. On notait un nombre inhabituellement élevé de participants, la plupart en vidéo ou en liaison téléphonique.

Le sujet était uniquement consacré au repeuplement – baptisé ‘’soutien d’effectifs’’. On savait que la réunion allait être houleuse et elle l’a été. Il s’agissait de décider des modalités de déversement des alevins issus de la pisciculture de Chanteuges, qui ne devraient pas dépasser le nombre de 200.000 malgré le recours à une deuxième ponte forcée des géniteurs. Comme on pouvait s’y attendre Chanteuges a demandé à pouvoir utiliser, pour produire plus d’alevins, les petits géniteurs domestiqués dits ‘’enfermés’’ qui n’ont jamais vu la mer puisqu’ils ont grandi en bassin et mesurent autour de 40-45 centimètres à l’état adulte.
Leur utilisation est proscrite dans le Plagepomi, en raison de la moindre adaptation à la vie en rivière et donc une survie (« fitness ») réduite de leur problématique descendance.

La séance a commencé par une intervention du député Jean-Pierre Vigier (LR, Haute-Loire) déclarant qu’il était « temps de passer à une politique digne de ce nom » sans préciser ce que cela peut bien signifier faute sans doute de le savoir lui-même, et qu’il allait rencontrer la secrétaire d’État en charge de la biodiversité et le Ministre de la transition écologique pour le leur expliquer.
Mais que peut vouloir dire « politique digne de ce nom » ?
Car qu’on en juge : en vingt années environ 15 millions d’euros – non actualisés – de subventionnement, près de 900 saumons adultes soustraits au milieu et donc à une reproduction naturelle, des millions d’alevins déversés, et cela pour quel résultat « digne de ce nom » ?
On rappelle ici que si ce procédé avait connu un quelconque succès, on n’en serait pas là.

Ce genre d’intervention montre à quel point, quelle que soit par ailleurs leur réalité ou légitimité, les enjeux de politique locale ont pris le pas sur les intérêts du saumon de Loire. M. Vigier serait bien avisé de nous expliquer quelle est sa position sur les multiples projets de microcentrales en cours ou hélas déjà aboutis sur l’ensemble du bassin, ou d’appuyer les associations dont ANPER-TOS qui se battent pour faire ouvrir le barrage de Vichy en période de migration. Apparemment les données techniques et scientifiques n’ont pas de valeur pour ce conglomérat d’intérêts autres que ceux du saumon, comme on a pu le voir avec des attaques indignes contre LOGRAMI.

Il y a eu aussi un incident Martin Arnould (‘’Le Chant des Rivières’’ – oui, une telle association existe) mettant en cause la légitimité de Bernard Rousseau membre du groupe d’appui du PLAGEPOMI depuis l’origine et Président d’honneur de FNE qui a  répondu sur le fond sans relever plus avant cette tentative de coup tordu. Évidemment, quand on n’a rien à apporter au débat, et ici qu’on ne maîtrise pas l’évidence scientifique, l’attaque ad–hominem reste la seule ressource disponible… Le saumon mérite mieux…

Le retour de la revue…

Vous l’attendiez tous!

2008-2023

Quinze années séparent le dernier numéro de la revue TOS et celui de qui va sortir des presses de l’imprimeur dans quelques jours.
C’est le retour de la revue rebaptisée ANPER TOS qui sera pour l’occasion entièrement retravaillée.

Le dernier numéro datait de 2008 et portait le numéro 207, il avait été rédigé en collaboration avec le WWF France.

Depuis quelques années nous remontons enfin la pente et ANPER-TOS retrouve toute sa place.
Nos échanges redeviennent réguliers avec nos autorités de tutelle et nos actions se multiplient dans tous les domaines.
C’est le but de cette revue que de vous les présenter. Elle est un outil de présentation de nos actions envers nos membres mais aussi de communication externe pour celles et ceux qui ne nous connaissent pas encore. Cette revue annuelle retrace l’ensemble de nos actions pour cette année 2022 qui s’achève.

La revue sera disponible à la vente au tarif de 8 euros et de 5 euros pour les adhérents d’ici quelques jours. Celles et ceux d’entre vous qui ont participé au financement participatif lancé en décembre dernier se verront adresser gratuitement la revue.
Encore merci à toutes et à tous.