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Détourner l’eau du Touyre

Retour sur l’invitation du 7 octobre à la réunion de présentation du projet de détournement de l’eau du Touyre .

Suite aux mails de nos associations à l’invitation du conseil départemental pour nous présenter le projet dont le tracé a été revu apparemment plusieurs fois , nous avions demandé un temps de parole pour en débattre.

La réponse que nous avions reçue du conseil départemental était claire :

 La présente réunion est à l’initiative du maître d’ouvrage (le Département de l’Ariège) qui concerte depuis plus de 7 ans et a pris la décision début juillet 2025 de déposer un dossier auprès du Préfet d’Autorisation Environnementale, de Déclaration d’Utilité Publique et de Déclaration d’Intérêt Général. 

 Pour le maître d’ouvrage, la légitimité du projet ne fait plus débat. La procédure d’enquête publique organisée par l’État permettra à chacun d’exprimer ses points de vue sur ce dossier et d’être éventuellement entendu. Mais d’autres prises de positions peuvent être enregistrées dès le 7 octobre. 

 Nous avions donc décidé de ne pas participer à cette réunion mais d’être devant l’entrée en leur donnant la lettre en commun  .

Attente devant la maison du lac

Après avoir rassuré les forces de l’ordre sur nos attentions, notre surprise fut de voir arriver Monsieur le Préfet de l’Ariège, accompagné de certains membres de son administration et qui ne s’attendait pas à notre comité d’accueil devant les portes d’entrées.

Nous présentons nos arguments .

Une discussion commença de part et d’autre avec la volonté du Préfet et ses accompagnants de nous faire pénétrer dans la salle pour nous présenter le projet , car nous ne voulions pas entériner un projet dont nous refusions la finalité, projet déjà validé sans qu’il y ait eu débat sur sa légitimité. 

Au bout d’un certain temps , les représentants des associations sont restés dans la position définie au départ , ne pas pénétrer dans la salle puisque l’on ne pouvait s’exprimer et revenir sur ce projet.

 Nous avons décidé par la suite d’envoyer un courrier au préfet (voir ici) pour un réexamen du projet avec nos arguments , mais sans conviction avant qu’ il y ait une enquête publique et que nous savons par avance , favorable comme d’habitude à plus de 90 % .

Nous resterons donc mobilisés contre ce projet qui malheureusement risque de finir devant la justice.

Problématique du Grand Cormoran

Régulation du grand cormoran au niveau Européen
 

Après le succès de notre pétition nationale lancée il y a deux ans demandant la régulation du grand Cormoran pour défendre les espèces aquatiques, après la décision ministérielle de ré-autoriser dans certains départements la régulation de ces derniers, nous agissons depuis plusieurs mois pour demander une action au niveau européen comme l’explique le courrier ci dessous, adressé à la Ministre en charge du dossier.

Madame la Ministre,

L’Association Nationale de Protection des Eaux et Rivières (ANPER), que je représente, existe depuis 1958, elle a été reconnue d’utilité publique le 22 avril 1985 et possède l’agrément de protection de l’environnement. Nos missions et actions sont exclusivement tournées vers la protection des milieux et des espèces aquatiques et la lutte contre les agressions qu’ils subissent, avec une vigilance particulière concernant les salmonidés.

Dans un contexte de dérèglement climatique en facteur aggravant, la tâche est immense avec seulement 44 % des masses d’eau en « bon état » selon les Agences de l’Eau , bien loin de l’objectif de 100 % fixé par l’Europe d’ici 2027. Nos biomasses piscicoles sont notamment en baisse notoire dans l’immense majorité des cours d’eau, lacs et étangs de France et d’Europe. Si la prédation par le cormoran n’en est, en général, pas la cause première, elle exerce néanmoins une pression supplémentaire intolérable et annihile souvent les efforts réalisés à grands frais pour maintenir des populations piscicoles acceptables (renaturation des habitats, restauration des peuplements…). Elle constitue même, dans certains cas, un risque sévère pour la conservation de nos espèces piscicoles menacées (saumon atlantique ligérien, aloses, lamproies, anguille européenne, ombre commun, brochet, etc…), comme acté par le jugement du Conseil d’État du 8 Juillet 2024

En conséquence, notre association reste dubitative sur les évolutions réglementaires récentes pour la régulation du grand cormoran en eaux libres sur notre territoire, instituées par l’arrêté ministériel du 24 Février 2025 . La notion nouvelle « d’impact significatif avéré » qu’il instaure s’avère en effet très aléatoire à démontrer dans un contexte d’impacts multi-factoriels. La législation française risque donc de ne pas permettre l’atteinte d’un point d’équilibre entre les populations de cormorans, la protection des espèces piscicoles en eaux libres, et une prédation jugée supportable dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture. En effet, le nombre de cormorans et leur aire de répartition à travers l’Europe continuent d’augmenter, et les mesures d’atténuation locales ont été jusqu’ici infructueuses pour résoudre les problèmes rencontrés par leur présence croissante.

Pour redresser cette situation globalement et sur le long terme, un document-cadre pour un Plan de Gestion du grand Cormoran a vu le jour grâce à des financements du Fonds Européen pour les affaires Maritimes, la Pêche et l’Aquaculture (EMFAF). Ce document est disponible en ligne sur le site de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture . Il s’agit d’un plan ambitieux qui vise une diminution significative des conflits liés aux cormorans en Europe, et une amélioration de l’état de conservation des espèces de poissons. Il prend en compte l’impact de cette prédation sur la non-atteinte du « bon état écologique » au titre de la DCE. Ce plan intègre également la durabilité de l’aquaculture en eau douce et de la pêche continentale, le développement des entreprises et la sécurité alimentaire de l’Europe.

Notre association s’associe pleinement à cette idée d’une gestion de la situation du cormoran au niveau Européen, avec une analyse scientifique globale et coordonnée entre les différents pays de l’Union.
Le plan proposé nous semble répondre au besoin impérieux de trouver un point d’équilibre acceptable, et évite l’écueil habituel du conflit d’intérêt entre « pêcheurs » et « protecteurs des oiseaux » auquel les Préfets seront immanquablement confrontés au moment de sortir leur arrêté départemental d’autorisation de tirs de régulation sur les eaux libres.
Nous nous permettons de vous demander de favoriser l’adoption rapide de ce plan par la Commission Européenne. 

Démantèlement d’un trafic de civelles

Rappel des faits et de la procédure :

Le 9 février 2023 a eu lieu le démantèlement dun vivier clandestin de conditionnement des civelles destinées au marché asiatique dans le Val-de-Marne. Les services douaniers ont découvert une quarantaine de valises, du matériel de pesée, des pochons transparents pour le transport d’animaux vivants, un congélateur avec des bouteilles d’eau glacée, sept sacs de 25 kg de sel et surtout, plus de 300 kilos d’alevins de l’anguille d’Europe. Cela représente près du double de la marchandise saisie par la douane française en 2024 (154 kg).

L’enquête a conduit en avril 2024, les autorités judiciaires jusqu’au Sénégal, découvrant un entrepôt à Dakar.

Les 13 personnes impliquées dans ce réseau international ont été jugées les 3 et 4 avril 2025 par le Tribunal correctionnel de Créteil pour leur appartenance présumée à ce trafic international de civelles.

Le délibéré du jugement en date du 10 avril 2025 est sans précédent.
Sur les 13 personnes soupçonnées, 8 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme. Elles ont été reconnues coupables d’avoir participé à un réseau de trafic de civelles.

Il ne reste plus qu’à attendre le 18 septembre 2025, date à laquelle se tiendra l’audience sur les intérêts civils. L’ANPER-TOS s’est portée partie civile afin d’obtenir réparation du préjudice subi, de tels agissements portant directement atteinte à son objet social : « L’ANPER-TOS a pour but premier de contribuer à la protection, à la conservation de l’eau et à l’ensemble de la biodiversité des milieux aquatiques et de leurs habitats et de lutter y compris en justice contre toute forme de pollution. »

Quelques dates :

  • 2007: Règlement de l’UE imposant l’élaboration d’un plan de gestion à long terme aux Etats portant sur les causes de mortalité de l’anguille et de la civelle.
  • 2009: Plan de gestion anguille autorisant la pêche seulement pour les pêcheurs professionnels assortie d’une obligation de traçabilité des captures.
  • 2010: l’Union européenne interdit l’exportation de l’anguille

La civelle : une espèce protégée

La civelle, bébé de l’anguille, aussi surnommée « l’or blanc », rencontre de nombreux obstacles avant de devenir une anguille argentée lors de son périlleux voyage. Pour ne rien arranger, cette espèce, pourtant protégée par les textes, fait l’objet de convoitises. On note une augmentation importante du prix d’achat de la civelle vendue entre 250 et 500 euros le kg par les pêcheurs, prix qui attise l’intérêt des braconniers et une commercialisation illicite de grande envergure. Dans un rapport d’Europol portant sur la criminalité environnementale, le trafic de l’anguille européenne en Europe serait estimé à plusieurs milliards d’euros

Civelles (Image IA)

ANPER-TOS réclame justice : Voir la suite