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Catégorie : Commission migrateurs

Suivre les espèces migratrices….

ANPER vous donne des pistes pour suivre les remontées des salmonidés

On trouve sur internet un certain nombre de sites qui permettent de connaître le nombre de migrateurs fréquentant les rivières françaises. On notera tout d’abord que ces sites n’ont pas tous la même présentation des données, ce qui rend leur lecture parfois difficile.

De plus il faut bien comprendre que ces données sont par définition incomplètes, puisqu’il n’y a pas des comptages sur toutes les rivières fréquentées par les migrateurs. On ne peut dans ce domaine qu’extrapoler. Par exemple, la disparition – qu’on espère définitive – du barrage de Descartes sur la Creuse, a pour conséquence qu’il n’y a plus de comptage sur cet axe, et on est obligé d’extrapoler par rapport à la Vienne (Châtellerault) en faisant une comparaison avec les résultats antérieurs sur ces deux axes proches ; du moins pour l’alose et la lamproie, car le Saumon ne fréquente la Vienne qu’accidentellement.

De plus sur certains axes les chiffres sont à prendre avec des réserves, soit parce qu’il y a d’autres possibilités de franchissement pour les migrateurs, soit parce que les chiffres ne sont donnés que tardivement afin de ne pas attirer les prédateurs à deux pattes !

Saumons à Massey

Voici donc les adresses sur lesquelles on peut trouver des données.

Le Saumon Breton, le début de la fin?

Les populations bretonnes de saumon atlantique semblaient jusque-là relativement à l’abri des difficultés majeures. Même si nous étions loin de l’abondance passée, même si des événements de pollutions « accidentelles » se faisaient régulièrement et lourdement sentir, même si le Blavet et l’Aulne étaient laissés dans l’incapacité d’exprimer leur plein potentiel, les populations se maintenaient dans l’ensemble.

Le Scorff dans la forêt de Pont Calleck

Les outils de suivis quoique sous-dimensionnés (on regrette par exemple le manque de stations de comptage, seulement trois cours d’eau en étant pourvus !) permettaient néanmoins d’envisager un avenir dans la continuité, à défaut d’être brillant. L’indicateur le plus régulier à l’échelle régionale restait celui des indices d’abondances en juvéniles, un marqueur de la qualité de la reproduction et des capacités de production du milieu. Le poisson fait même l’objet d’un pôle d’étude spécialisé en Bretagne à la station INRAE du Moulin des Princes près de Pont Scorff (56), sur la rivière éponyme, le Scorff servant ensuite de point de référence régional. L’ensemble des données scientifiques et techniques est compilé par Bretagne Grand Migrateurs qui met ses rapports et publications à disposition du public sur son site . L’ensemble des décisions de gestion des stocks est élaboré en COGEPOMI et, pour celles qui sont réglementées par un arrêté préfectoral, soumises à la consultation du public  

Ces dernières années des acteurs associatifs, dont ANPER mais aussi quelques AAPPMA locales ont interpellé les décisionnaires car les Totaux Autorisés de Captures semblaient déconnectés de la réalité de terrain. On relevait des TAC supérieurs à la quantité de poissons réellement présents en rivière là où ce chiffre était connu. Qui plus est, l’objectif de protection prioritaire des saumons de printemps était ouvertement bafoué, permettant ainsi la capture de la moitié voire plus de ces poissons (à 80 % des grosses femelles). In fine, aucune Limite de Conservation [1] précise n’était définie et l’approche précautionneuse recommandée par l’Organisation de Conservation du Saumon de l’Atlantique Nord n’était pas respectée. Cette problématique a mené en 2019 à l’élaboration du projet RENOSAUM dont le but était de réajuster les TAC en proposant une limite de conservation par bassin, associée à un risque statistique d’atteinte de ce seuil. Les concepteurs du projet avaient clairement pointé le grand écart entre les besoins de conservation et les prélèvements par la pêche aux lignes…


[1] Limite de Conservation = stock reproducteur qui produit le surplus maximum selon l’OCSAN ; définition sujette à discussion notamment pour les stocks faibles, car l’impact des prélèvements peut être très sévère. Selon d’autres données c’est le nombre d’adultes de retour à même d’assurer un nombre de géniteurs équivalent à la génération suivante.

La Pêche aux filets aux saumons est suspendue..

      Communiqué du 31 mars 2023    

Tribunal Administratif :

La pêche aux filets des saumons est suspendue en Adour

Belle victoire de neuf associations !

L’explication  juridique est évidente: les préfets ont rédigé leur arrêté sans études d’incidences pour des sites NATURA-2000.Or, il s’agit de sites et d’espèces d’intérêt communautaires. Ce type d’étude est indispensable  pour mesurer l’impact des prélèvements sur des espèces migratrices extrêmement menacées.

Le saumon est dans un état qualifié de « préoccupant, médiocre, avec tendance à la stabilité».

  Une fois de plus,  une décision de justice pointe du doigt une administration complètement  dépassée, n’écoutant que  quelques  groupes de pression. En clair,  les services préfectoraux ne sont pas là pour protéger l’eau, le bien public, les espaces classés mais pour maintenir en place groupes de pressions et routines d’un autre siècle. Comme si la situation de  nos rivières, de la planète permettait  de prélever sans fin dans des stocks de migrateurs qui s’amenuisent  dangereusement, d’année en année. L’administration sur la pression d’un lobby  hydro-électricien privé, a su financer les passes à poissons à hauteur de 75 millions d’euros pour le Gave d’Oloron et ses affluents mais elle veut, aujourd’hui encore, avec le Président de Région, maintenir  des prélèvements massifs dans le port de Bayonne.

Si l’Administration, une fois de plus se refuse à faire son travail qui est de protéger le bien public, et préparer l’avenir de nos enfants,  les magistrats, pour leur part,  ont gardé leur indépendance.

Les associations, en toute liberté restent au premier rang pour la défense de la nature et de l’intérêt général.

Les neuf associations requérantes :

  • DMA Défense des Milieux Aquatiques
  • SEA SHEPHERD France
  • ANPER-TOS
  • ACCOB
  • AAPPMA Gave Oloron
  • SALMO SALVA TIERRA
  • SEPANSO-64
  • Pyrénées Rebelles
  • Union des Fédérations Départementales pour la Pêche (64;40;32,65).

Saumon de l’Allier, notre article de synthèse est disponible !

Le 13 MARS 2023

Les premiers Saumons sont passés à Vichy sur l’Allier et à Saint Pourcain sur la Sioule:
EN SAVOIR PLUS

C’est très tardif, les poissons ont été ralentis cette année par des débits faibles et des températures basses, Gageons que les passages des seuils des centrales nucléaires de St Laurent des Eaux et de Belleville/Loire ainsi que des ouvrages du Guétin et des Lorrains auront été difficiles dans ces conditions hydrologiques et thermiques très défavorables. Gageons également que cette cohorte 2023 sera plus fournie que celles de ces dernières années et que la suite sera plus sereine pour leurs descendants. Il faut rappeler qu’un nombre de géniteurs faible peut néanmoins engendrer une descendance nombreuse. C’est ce qui a été relevé lors des inventaires piscicoles faits en 2021  et qui est noté dans le rapport de données biologiques 2021 paru le 12 octobre 2022 car les conditions de développement des juvéniles ont été très bénéfiques :
(voir à partir de la page 268 et la conclusion en page 327).

L’an dernier nous avions publié un long article dans « La Loire et ses terroirs n°108 » établissant un état des lieux de la situation dramatique du saumon de l’axe Loire-Allier. Nous remercions vivement  son directeur M. Auclerc qui a accepté que nous publions désormais cet article dans son intégralité sur nos pages.

Voir notre article sur Loire et Terroirs