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Catégorie : Groupes locaux

Anper,

Association Nationale pour la Protection des Eaux et Rivières est une association Nationale.

A ce titre des groupes locaux veillent, agissent au niveau régional.

Retrouvez les dossiers en cours classés par régions.

Nouvelle menace pour nos salmonidés

Harles bièvres – une nouvelle menace pour nos salmonidés

Famille de Harles Bièvres en action de pêche sur la Haute-Loue, Vuillafans – Juillet 2024

Depuis quelques temps, les habitués des rivières Comtoises ont pu observer une augmentation importante du nombre de Harles Bièvres (mergus merganser), augmentation par ailleurs confirmée par les comptages officiels (voir Figure 1). Cette espèce allochtone (non originaire de France) de la famille des Anatidés (canards, oies, cygnes…) a un régime alimentaire principalement piscivore, essentiellement composé de poissons juvéniles ou de petite taille, mais les adultes sont capables d’ingurgiter des prises jusqu’à 30-40cm.

Or les populations de salmonidés de nos rivières Comtoises sont déjà au plus mal suite à des mortalités récurrentes depuis les années 2009-2010, et une dégradation de la qualité des eaux et du milieu aquatique en général. Ainsi le consensus scientifique estime qu’en moyenne les potentiels piscicoles sont réduits de 50 à 80% suivant les secteurs, et les pêches d’inventaire confirment cette estimation sur des rivières emblématiques comme la Loue, le Doubs franco-suisse, le Dessoubre ou le Cusancin. 

Il est donc bien légitime de s’interroger sur l’impact de la prédation du Harle Bièvre sur les populations de poissons de nos rivières, et il se trouve que nous avons des éléments de réponse sur le sujet. Un même secteur de la rivière Albarine a fait l’objet d’une pêche électrique « par points » en 2020 et 2024 dans le cadre du réseau de suivi piscicole effectuées par l’OFB. Les deux pêches ont été réalisées dans des conditions similaires, alors que les Harles ont fait leur apparition pendant cette période. Ce secteur de rivière est parfaitement fonctionnel, et n’a subi aucune pollution ou autre assèchement qui pourrait justifier l’écroulement des populations de poissons. Les résultats sont éloquents, les effectifs en chabots, vairons et truites fario sont en moyenne divisés par 3… Et le nombre de truites fario de taille inférieure à 25cm, les géniteurs des prochaines années, a été divisé par presque 5!!!  (voir Figure 2).

De nombreuses observations et analyses concordantes ont été faites en France et à l’étranger, et confirment l’impact énorme de la prédation du Harle Bièvre sur les populations de poissons, et notamment de salmonidés.

Le fait que cette espèce d’oiseau allochtone continue de bénéficier d’un statut d’espèce protégée au niveau Français et Européen, alors même qu’elle contribue à la dégradation de l’état de conservation d’espèces de poissons protégées, interroge… Si on fait le parallèle avec le frelon asiatique, grand prédateur d’abeilles domestiques, le sujet fait beaucoup moins débat et personne ne vient mettre en cause son classement en espèce invasive!!!

Olivier Vorger – ANPER TOS Franche-Comté    
 

Saumon Breton 

Une mesure d’urgence… insuffisante

Nous avions bien entendu listé les menaces existentielles qui continuent de peser sur l’avenir de l’espèce et contre lesquelles l’État en dépit des belles paroles ne semble pas disposer à lutter efficacement. Un rétablissement urgent des conditions de migration est urgent, en particulier sur les rivières canalisées et dont l’utilisation en tant que telle est dérisoire alors que les conséquences sur les écosystèmes sont éminemment néfastes. Ailleurs de multiples petits seuils continuent d’entraver le parcours des poissons. Nous nous réjouissons d’ailleurs qu’après des années de bataille judiciaire et administrative le seuil du Moulin marchand sur le Léguer a enfin été arasé en juin dernier.

D’autre part les nuisances d’origine agricole persistent, et comme le faisait remarquer un environnementaliste, la fréquence des accidents est telle qu’il s’agit plus de négligence et de désinvolture. Il n’est pas normal non plus de voir les porcheries continuer à s’agrandir, générant toujours plus de rejets, outre les incidences à portée plus large voire mondiale, le soja nourrissant les porcs participant à la déforestation en Amérique du Sud, et au changement climatique dont pâtit le saumon.

Nous avions demandé au Préfet, en attendant des mesures fortes de préservation et de restauration des milieux d’eau douce, de sauver ce qui pouvait encore l’être et donc que le moindre saumon qui réussissait à rejoindre les zones de frayères fut à tout prix épargné et donc d’interdire tout prélèvement de l’espèce. Il est vraisemblable que la pêche aux lignes n’a eu par le passé qu’un impact limitant dans la survenue de la situation actuelle. Voire ? Prélever à outrance les saumons de printemps n’a peut-être pas été si anodin que ça sur le long terme… Il n’empêche c’est une question de responsabilité individuelle et collective au vu de la situation…

Le Scorff

Le Comité de Gestion des Poissons Migrateurs (COGEPOMI), placé sous l’autorité du préfet de Région, s’est réuni le 15 novembre et a décidé de ne pas ouvrir la pêche aux lignes du saumon en 2025, les participants exhortant également l’administration à renforcer sa politique de préservation des milieux avant qu’il ne soit définitivement trop tard. L’arrêt de cette pêche est une bonne et une mauvaise nouvelle.

Bonne parce qu’enfin on va laisser en paix les quelques poissons qui pourraient encore assurer l’avenir, et tant pis pour le loisir pêche que nous avons longtemps exhorté à prendre ses responsabilités, ne serait-ce qu’en pratiquant une pêche responsable, prohibant les hameçons triples et les appâts naturels (pêches « à avaler »), interdisant la capture des saumons de printemps, à l’instar de ce qui se pratique en Irlande, un tiers des rivières y sont en no kill, mouche ou leurre seulement sans hameçon triple, un autre tiers sont fermées, un autre tiers sont ouvertes avec des quotas strict et revus chaque année comme ici ;

Salmon and Sea Trout Angling Regulations 2024

ou en Écosse (il est interdit de garder les femelles, les appâts naturels sont très largement prohibés, exemple la Spey).

  • Mauvaise parce que bien évidemment il est acté que les stocks sont dans un état de conservation très défavorable, mauvaise parce que les pêcheurs sont pénalisés, mauvaise parce que si le saumon disparaît cela laissera le champ libre à l’agro-industrie et aux microcentrales, ce contre quoi beaucoup d’associations de pêche bretonnes sont très engagées.
  • Mauvaise aussi car le nouveau modèle de gestion RENOSAUM n’a pas su prévoir cette situation, au contraire il continuait d’attribuer des TAC. Cela le remet complètement en cause, il faut revoir l’approche et notamment pouvoir connaître en temps réel l’état des remontées avant d’autoriser toute pêche ou prélèvement. Or il n’y a que trois rivières équipées compteurs en Bretagne…

Néanmoins vu l’urgence cette décision s’imposait. Nous regrettons vivement que nos suggestions n’aient pas été prises en considérations plus tôt, nos contacts avec Bretagne Grand Migrateurs et l’OFB local remontant à 2016 et déjà nous pointions du doigt les failles du système et nous réclamions un arrêt des prélèvements de poissons de printemps, a minima. Il aurait été possible de préserver le loisir pêche encore à cette époque, en engageant une mutation profonde, en privilégiant uniquement les leurres et la mouches avec hameçon simple sans ardillon et en pêchant en no kill uniquement. Nous nous étions vus opposés des fins de non-recevoir successives, aussi butées que condescendantes. Il est même navrant de voir aujourd’hui certains acteurs qui il y a quelques années balayaient nos demandes d’un revers de main tenter d’obtenir désespérément un maintien de la pêche en no kill…

JO 2024 et assainissement des communes

COMMENT GARDER LA FLAMME POUR NOS RIVIÈRES… ?

“Mettre tous les élus dans le bain ?”

“Faudra-t-il inciter tous les élus à se baigner chaque année à l’aval direct de leur commune après un orage d’été ? …C’est une idée à creuser aux vues des résultats plutôt très positifs obtenus à PARIS pour les JO sur l’état de la SEINE !!”

Quoi qu’on en pense, on aura constaté à cette occasion que l’objectif d’un résultat concret sur la rivière change toute la logique des actions d’assainissement d’une agglomération ou d’une commune …Et c’est justement cette logique de résultat , imposant l’efficacité des investissements ,  que ANPER Franche-Comté ne cesse de réclamer auprès des autorités  !

L’assainissement est géré dans notre pays de façon trop morcelée et trop bureaucratique , en oubliant bien trop souvent l’objectif d’obtenir un vrai BON ÉTAT ECOLOGIQUE visible sur la rivière, qui devrait pourtant rester l’idée directrice constante .

On cherche le plus souvent à amener le maximum d’effluents à une station d’épuration ( Step) pour la faire fonctionner le mieux possible… sans plus !

2- le monde tabou et complexe des réseaux qu’on ne voit pas… et que personne ne veut voir!…

 “Ne plus chercher à contourner l’évaluation du « bon état »…”

C’est pourtant ce « bon état écologique » , (incluant d’ailleurs les normes pour les « eaux de baignade ») qui est imposé par l’excellente Directive Cadre Européenne sur l’Eau depuis 25 ans .

 Mais l’évaluation de ce « bon état » doit s’appuyer sur des inventaires objectifs , réalisés au bon moment , au bon endroit et avec les bonnes techniques pour bien appliquer la logique de cette directive européenne.…

On en est souvent très loin comme nous en avons eu la démonstration avec l’IPR (nouvel Indice Poissons Rivières) lors de réunions réalisées cette année par l’Agence de l’Eau R.M.C. à notre initiative.

 L’I2M2 pour les invertébrés présente également de nombreuses insuffisances.

Plutôt que de chercher à contourner les véritables exigences européennes , espérons que les valeurs olympiques de l’honnêteté et du respect de la règle s’imposeront aussi dans ce domaine .

Et espérons que l’argent publique sera dépensé efficacement pour les rivières grâce à une plus juste évaluation des résultats biologiques .

“Déversoirs d’orage…Les mêmes points faibles à régler partout !”

En tout cas , Grâce aux JO de PARIS , le grand publique aura enfin appris par les médias nationaux ce qu’est un « Déversoir d’Orage » sur un réseau unitaire ( lequel réseau reçoit à la fois les eaux de pluie et les eaux dites « usées »…)

On aura enfin compris que , par fortes pluies (qui deviennent la norme avec le changement climatique), ces réseaux saturent et le surplus d’eau chargé d’excréments putrides est évacué , via ces Déversoirs d’Orages , directement dans les rivières de France , au moment où ces rivières sont souvent les plus basses , les plus chaudes et donc les plus fragiles (orages d’été).

 Ces Déversoirs d’Orages sont donc le siège de rejets directs très impactant puisqu’ils court-circuitent les Stations d’épuration…Et se retrouvent au milieu des baigneurs et des poissons (quand il en reste !!).

…Lesquels poissons ne peuvent d’ailleurs se permettre d’attendre 5 jours ,  comme ce fut le cas pour autoriser lespremières épreuves en eaux libres des JO , après les fortes pluies de la cérémonie d’ouverture. Malgré tous les efforts avant ces JO de Paris , le résultat sur la qualité des eaux de la Seine reste donc fluctuant. C’est dire si le défi est de taille et les retards à combler importants pour la plupart des communes de France.

“Des grosses dépenses à prévoir…mais pas que ….”

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