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Catégorie : Actions de terrain

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Vous retrouverez sur cette page  tous les articles concernant les actions d’ Anper-TOS  liées  aux différentes agressions que subit le milieu aquatique et sur lesquelles nous agissons.

Pollution de la Dordogne : Soprolec condamné

Communiqué de presse, 22 décembre 2022.

Pour une vidange sauvage de barrage hydroélectrique en 2015, ayant entraîné une pollution mortelle pour la faune et la flore, le tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand a condamné la société Soprolec ce 29 novembre dernier à une amende de 40 000 euros. L’association ANPER-TOS était partie civile aux côtés d’autres associations de protection de l’environnement. Le tribunal a reconnu le préjudice écologique subit par l’environnement, et le préjudice moral des associations. La reconnaissance du préjudice écologique est une conclusion satisfaisante pour une affaire emblématique des problèmes de vidange de barrage.

Le préjudice écologique reconnu face à la gravité de la pollution.

La société Soprolec a été condamnée par le tribunal à verser 15 000 euros à ANPER-TOS au titre du préjudice écologique.

En effet, suite à la vidange du barrage de la Bourboule (63), une quantité estimée de 52 000 tonnes de boue et de sédiments se sont déversés dans la Dordogne, entraînant une variation de niveau d’eau entre 20 et 40 cm. La conséquence de ce déversement peut être qualifiée de catastrophe écologique : anéantissement total des espèces aquatiques, et destruction de l’intégralité de la biodiversité sur un linéaire de 20 kilomètres.

Les analyses de l’expertise de l’enquête avaient révélé le caractère extrêmement acide des sédiments normalement retenus par le barrage, faisant chuter la teneur en oxygène dans l’eau.

La mauvaise maintenance du barrage était en cause, notamment au regard du fait, soulevé par l’expert, que la fermeture complète de la vanne de fond était empêchée par la présence ancienne de sédiments (bois et pierres), constituant une sorte de bouchon. Il s’agissait donc d’une négligence de la société Soprolec, qui de plus n’avait jamais procédé aux vidanges partielles régulières du barrage, nécessaires pour éviter ce genre de phénomène.

L’association ANPER-TOS agit contre les conséquences écologiques de vidanges de barrage non-conformes. Tel est le cas par exemple, pour la vidange du barrage de Poutès (43) en 2019, par EDF,  ayant causé une pollution importante de la rivière Allier. Sur 15km, la rivière avait été colmatée par d’importants volumes de sables et de boues, détruisant des frayères, et polluant un milieu aquatique riche et unique. Il en est de même pour la vidange du barrage de Pont-Baldy (05), en avril dernier, ayant entraîné une baisse drastique du taux d’oxygène dans l’eau, provoquant une mortalité aquatique importante (poissons, macro-invertébrés, plantes aquatiques…).

ANPER-TOS soutient la prise en compte des intérêts environnementaux dans les vidanges de barrages, dont l’instauration et l’obligation de mesures de précaution lors de telles opérations.

Une réflexion s’impose sur la périodicité des vidanges, car des vidanges plus régulières permettraient dans certains cas, d’éviter la trop grande accumulation de sédiments.

Ces vidanges doivent tenir compte des périodes de migration de certains poissons, pour ne pas perturber la dévalaison mais également la reproduction des espèces. Ainsi que du débit de l’eau, trop faible en été, mais plus important en hiver ce qui permet une meilleure dilution des charges sédimentaires.

Dans le cas où il est trop tard pour effectuer une vidange sans risquer de catastrophe écologique, il faut alors opter pour vider lentement la retenue, curer les sédiments et trouver une solution d’évacuation, par l’épandage ou le stockage.

Pour toute information :

Élisabeth Laporte, juriste

juridique@anper-tos.fr

Concertation nationale sur le mix énergétique

Contribution d’ANPER-TOS à la Concertation nationale sur le mix énergétique, concernant l’hydroélectricité.

Depuis le mois d’octobre et jusqu’au 18 janvier 2023, le gouvernement, sous l’égide de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), organise via une plateforme en ligne, une concertation nationale sur le mix énergétique.

La concertation est organisée en thèmes, le deuxième portant sur les modes de production d’énergie dont une partie est consacrée à l’hydroélectricité. Chaque énergie s’accompagne d’une fiche thématique écrite par le gouvernement pour présenter les enjeux liés.

ANPER-TOS a souhaité tout d’abord rapporter la partialité avec laquelle est présenté, dans la Concertation, le développement de l’hydroélectricité. Pour ce faire, l’association a tout d’abord écrit un courrier au comité de garantie de la concertation, puis a rédigé sa propre contribution au débat, en choisissant l’option A.

Nous avons soulevé auprès du comité de garantie le traitement du bilan environnemental de cette énergie qui nous apparait comme biaisé, car à la lecture du texte, il semble d’une part que globalement les problématiques environnementales seraient déjà prises en compte de manière suffisante, et d’autre part que la règlementation environnementale serait efficace pour prévenir les atteintes à l’environnement, ce dont nous ne sommes pas certains. ANPER-TOS a souhaité rappelé que si la règlementation s’améliore, nous constatons toujours de nombreuses atteintes à l’environnement causées par la production hydroélectrique, et este souvent à ce propos devant les tribunaux. Des maîtres d’ouvrages mènent encore des projets qui sont contraires à la continuité écologique, des exploitants causent encore des dommages à l’environnement.

Dans notre contribution, nous voulons tout d’abord signifier qu’il apparaît impossible de se prononcer sur un choix en n’ayant pas conscience, de prime abord, des enjeux de changement climatique et de crise écologique que nous traversons. L’hydroélectricité a un impact sur la ressource en eau, et l’humain génère un impact en exploitant les cours d’eau. Il faut mettre au cœur du débat les problèmes de sécheresse, de raréfaction de la ressource en eau, mais aussi la grave détérioration de la biodiversité due à l’installation de centrales hydroélectriques, notamment des espèces piscicoles pour certaines menacées. Nous rappelons qu’il existe une différence entre puissance installée et puissance productible, largement dépendante de l’hydrologie. Or l’hydrologie est fortement réduite à cause du réchauffement climatique. 

Il existe une distinction nette entre les problèmes écologiques découlant des grands ouvrages et des petits ouvrages. 

A propos des grands ouvrages : l’expérience nous apprend qu’il est important de revoir le fonctionnement des grands ouvrages existants pour en limiter les impacts. 

D’une part nous observons une tendance à multiplier les usages des ouvrages : électricité, eau potable, irrigation, soutien d’étiage, tourisme… des activités qui peuvent être concurrentes et  contradictoires. Cette tendance rend de ce fait la gestion des ouvrages compliquée. 

D’autre part, nous pouvons lister les problèmes liés aux grands ouvrages : 

  • rétentions sédimentaires pouvant causer des difficultés en aval, 
  • rupture de continuité et disparition des poissons migrateurs, 
  • défaut de conception ou manque d’entretien des systèmes de franchissement, dans les deux sens,
  • impact dévastateurs des éclusées sur les écosystèmes en aval,
  • débits réservés insuffisants au regard des besoins écologique (réchauffement de l’eau),
  • évaporation de l’eau très importante,
  • altération de l’auto-épuration de l’eau, augmentation de l’eutrophisation
  • catastrophes récurrentes lors de vidanges et/ou d’opérations de transparence (exemple du barrage de Poutès, ou du barrage de Pont-Baldy à Briançon).

A la différence des grands ouvrages, qui en stockant de l’eau stockent de l’énergie immédiatement disponible, les ouvrages « au fil de l’eau », de petites tailles, causent des dommages environnementaux qui dépassent leur intérêt énergétique. 

A propos de la petite et très petite hydro-électricité, nous pointons les problèmes suivants : 

  • trop d’atteinte à la continuité écologique, 
  • leur multiplication créé des réserves de débits là où ils sont requis, qui ne permettent pas une vie normale des milieux : réchauffement de l’eau, évaporation, réduction drastique des habitats,  établissement d’espèces ubiquistes…),
  • le cas de la montagne est particulièrement inquiétant, car c’est un milieux extrêmement fragile qui demande une préservation spécifique.

    Voilà pourquoi nous soutenons l’évitement de construction de nouveaux barrages, en optimisant l’existant. Dans le cas où de nouvelles constructions d’ouvrage seraient envisagées, de mesures fortes de compensation devront être imposées (effacement, arasement…). 

    Nous vous invitons à contribuer au débat, et vous pouvez trouver la contribution d’ANPER-TOS sur ce lien :

    https://concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr/publie-le-01122022-10h48

    Voilà le lien de la plateforme de la Concertation :

    https://concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr/

    Autorisation des projets pour les milieux aquatiques

    Retour en arrière pour les projets restaurant les milieux aquatiques.

    Selon le code de l’environnement, toutes les installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) qui impactent l’eau sont soumis à une réglementation spécifique. Qui dit réglementation dit forcément procédures administratives. Tous les projets qui touchent l’eau sont donc classés en deux catégories de procédures, en fonction des risques qu’ils induisent pour la santé et la sécurité publiques, et le risque d’accroissement d’inondation.

    Il existe deux régimes pour les IOTA : ceux qui impactent le plus la ressource en eau et qui menacent le plus la santé, la sécurité, et le risque d’inondation, sont soumis à une demande d’autorisation. Cette autorisation est une procédure assez lourde, qui demande étude d’impact, évaluation environnementale, enquête publique c’est-à-dire des analyses poussées qui peuvent prendre du temps et nécessiter des sommes d’argent importantes. Pour ceux qui impactent moins, il va s’agir d’une unique déclaration à la préfecture du projet en question.

    Avec l’intention de simplifier les procédures pour les projets favorables à la protection des milieux aquatiques, le gouvernement avait modifié la réglementation afin que les projets qui restauraient les fonctionnalités naturelles des milieux aquatiques soient automatiquement soumis à déclaration, et non à autorisation. Cela encourageait les projets en faveur du renouvellement de la biodiversité et du rétablissement de la continuité écologique dans les bassins hydrographiques. Mais le lobby des ‘’Amis des moulins’’ et de la micro-hydroélectricité, que dérange l’obligation d’avoir à respecter des devoirs pourtant aussi anciens que les moulins eux-mêmes, a instrumentalisé les parlementaires afin que la situation de non-droit dans laquelle se trouvent un grand nombre de moulins puisse perdurer. Et la présentation devant le Conseil d’État a été particulièrement orientée.

    Le gouvernement avait listé les projets pouvant être définis comme « restaurant les fonctionnalités naturelles des milieux aquatiques ». Cette liste est très exhaustive, et concerne une grande diversité de projets.

    Sont concernés par exemple : l’arasement ou le dérasement d’ouvrage en lit mineur, le désendiguement, le déplacement du lit mineur pour améliorer la fonctionnalité du cours d’eau ou rétablissement du cours d’eau dans son lit d’origine, la restauration des zones humides, la revégétalisation des berges, la recharge sédimentaire du lit mineur, la restauration des zones naturelles d’expansion des crues… ainsi que toutes les opérations de restauration citées dans les documents de planification de l’eau (SDAGE, SAGE, Site Natura 2000, charte de parc naturel régional et national, conservatoire d’espace naturel, plan de gestion des risques et inondations) ou prévues par le Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres. 

    Dans son arrêt du 31 octobre 2022, le Conseil d’État est revenu sur cette simplification, et l’a annulée. Pour lui, certains des travaux sont susceptibles, « par nature », de présenter de dangers pour la sécurité publique ou le risque d’inondation.

    Tous les projets ayant pour objet de restaurer les milieux aquatiques seront donc de nouveau, à partir du 1er mars 2023, soumis à autorisation.

    La conséquence directe de cette décision est un retour en arrière sérieux sur la facilité de réalisation des projets restaurant la biodiversité. Là où une déclaration permettait une procédure simple et rapide, une demande d’autorisation est si lourde et lente qu’elle peut être décourageante pour les porteurs de projets. Elle risque aussi d’encombrer les instances de l’État, préfectures à travers les CODERST (1), OFB, DREAL.

    En réalité le Conseil d’Etat priorise ici les enjeux de sécurité réels ou imaginaires sur les enjeux environnementaux.

    Peut-être que cet arbitrage vient d’un manque de clarté de l’arrêté listant les travaux concernés, et du fait d’avoir voulu mettre dans le même sac tous les projets de restauration, leurs conséquences pour la sécurité publique réelle important moins que des risques imaginaires (on doute, par exemple, sérieusement de la dangerosité de la revégétalisation d’une berge …).

    On pourrait donc imaginer un travail de catégorisation des projets restaurant les milieux aquatiques en fonction de leurs risques, afin que ceux plus accessibles, comme la revégétalisation des berges ou bien la restauration de zones humides, bénéficient de nouveau d’une procédure de simple déclaration. La balle est dans le camp du ministère.

    Le décret instituant la simplification :

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042070963

    L’arrêté listant les projets de restauration des fonctionnalités naturelle des milieux aquatiques concernés :

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFARTI000042071217

    La décision du Conseil d’État :

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046527695

    (1) CODERST: Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques. A remplacé le Conseil départemental d’hygiène lors de la simplification (sic) sarkosienne.

    Campagne Secrets Toxiques 

    Mardi 4 octobre au Tribunal d’Instance de Foix à partir de 11h00

    Dépôts d’une plainte contre X pour fraude à l’étiquetage, fraude à la déclaration, mise en danger de la vie d’autrui et atteinte à l’environnement.

    Depuis janvier 2019, seuls les herbicides ne contenant aucun pesticide de synthèse peuvent être vendus aux particuliers. Or, une étude scientifique publiée dans une revue internationale a montré que ces produits dits de « biocontrôle » peuvent contenir de l’arsenic, du plomb et des dérivés toxiques du pétrole.

    Devant l’ampleur de la fraude, déjà 28 associations ont porté plainte auprès du tribunal de Paris dans le cadre de la campagne Secrets Toxiques.

    A.P.R.A. le Chabot (Association de Protection des Rivières Ariégeoise), Le C.E.A. (Comité Ecologique Ariégeois), Environnement et Santé, A.N.P.E.R. (Association Nationale pour la  Protection des eaux et des rivières) et la confédération paysanne d’Ariège ont décidé de se joindre à la plainte.