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Activité coordination ANPER 65

Coordination 65 ;  Gave de Pau, Adour, Neste.

ANPER-TOS 65

Saint Savin le 29 Décembre 2018

« Notre devoir ; transmettre une eau de qualité à nos enfants et petits enfants. »

Jean Charles RAUST Anper65@orange.fr

Chers amis adhérents,  sympathisants, serviteurs de l’état, responsables d’ « OIKOS ».

Compte rendu d’activité de la coordination des Hautes Pyrénées en 2018.

L’activité de 2018 a confirmé  une AG et AGE;  un nouveau CA  a été nommé en juin 2017 ; Jean Michel Ferry est le nouveau Président National. La période de transition est terminée, une nouvelle page se tourne, avec une lettre de mission claire . Mais rien n’est facile. Pour avancer, un emploi sur Toulouse pour le groupe Pyrénées nous permettrait de répondre à toutes les enquêtes publiques de la région Occitanie. Réfléchissons ensemble en 2019 à un dossier, « projets innovants »  Agences de l’eau Adour Garonne, (Prévisions du budget d’intervention sur 6 ans, 1.5 millions d’euros).

Le  groupe de réflexion Pyrénées 09, 31, 65, 64 ; commence à fonctionner mais manque de bonne volonté. L’objectif  de cette équipe est de réfléchir, développer et valider l’avenir du groupe Pyrénées. Avec comme volonté de tendre dans quelques années vers  un groupe ADOUR GARONNE, qui aurait une coordination dans chaque département.

Sont venus nous rejoindre:

  • Patrick Laurent (ancien ONEMA) coordinateur  64
  • François Orio coordinateur 11

Ce sont de bonnes nouvelles.

Synthèse de nos réunions pour l’année 2018

Plan d’Action du changement Climatique (PACC)

juillet 2018 la parution du PACC de l’AEAG est une véritable bombe à retardement,  tout citoyen devrait lire ce document, il est consultable sur le site de l’agence de l’eau  Adour Garonne.

Martin Malvy, (Ancien président de région, et président de l’agence de l’eau Adour Garonne) et Eric Orsena notre représentant de la France à l‘OIE (office international de l’eau) disent, à l’horizon 2050 au plus tard, soit « demain matin » :

  • ALERTE ROUGE.FIN DU CLIMAT TEMPÉRÉ.
  • OCCITANIE RÉGION LA PLUS IMPACTE DU TERRITOIRE.E

E.Orsena conclut : « L’eau sa rareté, nous rendra-t-elle plus intelligents ? ».


Charte engagement Plan d’Adaptation au Changement Climatique 2018 :

  • A l’échéance de 2050, le grand sud-ouest sera la partie du territoire la plus impactée par le dérèglement climatique. L’eau deviendra un facteur limitant aussi bien pour les populations locales que pour les activités économiques et aura des conséquences dramatiques pour les milieux aquatiques, les zones humides et la biodiversité. Le climat de Bordeaux et Toulouse sera celui de Valence et Madrid.

Projet nouveau barrage de Poutès

Enquête publique concernant le barrage de Poutés

Les objectifs pour 2020 ne seront pas atteints.

La production primaire d’énergies renouvelables est en hausse chaque année  mais  les objectifs de production et de consommation d’énergies renouvelables fixés pour 2020 par la France ne seront malheureusement pas atteints à temps mais les statistiques et les différents relevés montrent que les filières s’en approchent fortement.

Le problème étant le stockage et de pouvoir moduler l’éolien et le solaire avec l’hydroélectricité qui traine les pieds en matière de continuité écologique sur nos cours d’eau.

En effet, il a fallu plusieurs dizaines années avant que soit mis en place le dixième du module pour le « débit réservé » dans nos cours d’eau  afin de préserver les milieux aquatiques. De même  que pour la « continuité écologique »  afin que les espèces migratrices puissent circuler librement et rejoindre les lieux de frayères où la France est très en retard sur ses engagements.

EDF qui a pour le moment, le monopole sur cette énergie préfère construire des barrages à l’étranger que de s’occuper des barrages en France et de préférer la production d’électricité  à la préservation des milieux aquatiques comme dans ce projet  » Nouveau Poutés optimisé  » contre lequel nous avons déposé à l’enquête publique (voir déposition) et les pièces annexes qui s’y rapportent:

Après certaines interrogations à la commission d’enquête ,vous trouverez ici la réponse (voir réponse)

Projet de microcentrale à Chanteuges

Communiqué de Presse:

Mardi 4/12/2018

Opacité et mépris ne sont plus admissibles!

Le préfet Haute-Loire vient de publier le 15 novembre un arrêté (n°DDT-SEF-2018-316) portant règlement d’eau de la microcentrale du Moulin d’en Haut sur la Desges à Chanteuges, alors que ce projet aberrant est dénoncé depuis près d’un an par un collectif de citoyens, d’élus et d’associations [1] et que des procédures juridiques sont toujours en cours.

cet arrêté est à l’image du reste du projet, c’est-à-dire opaque ( voir l’arrêté).

Travaux octobre 2017

En effet, les pièces annexes ne sont pas rendues publiques. Malgré les demandes incessantes pour plus de clarté sur ce projet, le promoteur en l’occurrence la Communauté de communes des rives du Haut-Allier et maintenant le Préfet s’obstinent à refuser aux citoyens et associations les moyens de s’informer, invoquant des arguments ridicules de secret commercial ou industriel qui n’existe pas dans ce cas.

Cette politique du secret, invoquant des arguments plutôt folkloriques, ce mépris pour les citoyens sont révoltants.

Faut-il rappeler que l’eau des rivières est un bien commun, qui appartient à tous ? Que ni une collectivité locale ni l’État n’en sont propriétaires ? Que si c’est bien l’État (en l’occurrence le préfet) qui peut donner le droit de l’utiliser pour un usage industriel, il le fait au nom du peuple ? Et que les citoyens sont en droit et ont même le devoir, comme le demande notre Constitution, de vérifier ce qui est fait en leur nom.

Opposition locale

La démocratie a besoin de transparence pour bien fonctionner. Aujourd’hui force est de constater des manquements, voire une certaine arrogance des décideurs dans les services de l’État et les collectivités locales vis-à-vis des citoyens en leur refusant les moyens de s’informer et éventuellement de contester sur des bases documentées leurs décisions. Ce mépris est plus que jamais détestable et n’est plus admis.

Nous attendons que la Communauté de communes publie des informations détaillées sur ses projets – payés rappelons-le par les contribuables que nous sommes tous. Nous attendons aussi du préfet de la Haute-Loire qu’il publie les documents sur la base desquels il a pris son arrêté. Sans se cacher derrière un secret commercial ou industriel qui n’existe pas dans ce cas.

Annexe 1 : Un refus de communiquer des pièces du projet aberrant

Le promoteur public du projet de microcentrale sur la rivière Desges – la Communuaté de communes des rives du Haut-Allier – a toujours refusé de communiquer aux citoyens l’étude technico-économique du projet, le mémoire technique le présentant, ou les plans d’exécution. La Commission d’accès aux documents administratifs saisie par un habitant lui a donné raison, estimant que ces documents étaient protégés par le secret en matière industrielle et commerciale.

Travaux arrêtés novembre 2017

L’arrêté préfectoral du 15 novembre 2018 s’appuie dans ces attendus sur différents éléments techniques transmis par le promoteur, « notamment les plans des ouvrages de franchissement piscicoles et de transit sédimentaire ». Ces documents ne sont pas publics jusqu’à présent. Le secret en matière industrielle et commerciale sera-t-il une fois de plus mis en avant pour refuser le simple plan d’un ouvrage construit sur une rivière ?

L’article 5 de l’arrêté énonce « Du seuil à l’ouvrage de mise en charge, le bief sera conservé à l’air libre et dans les gabarits existants (cf plan topographique). Les opérations d’entretien normales (curage, stabilisation des berges) sont seules autorisées. ». Mais l’arrêté a été publié sans le plan topographique de cette partie amont du bief, bien qu’il fasse partie du texte de l’arrêté lui-même. Le plan d’un bief à l’air libre est-il lui aussi « protégé par le secret en matière industrielle et commerciale » ?

Annexe 2 : le projet de microcentrale de Chanteuges, un non sens

Alors que les services de l’État, des collectivités locales, des associations travaillent depuis plusieurs décennies sur le bassin de l’Allier (notamment dans le cadre du Plan Loire Grandeur Nature) – avec des résultats à la clé – à l’amélioration de la qualité des cours d’eau, de la vie aquatique et du patrimoine, à Chanteuges, un projet de microcentrale sur la Desges est en cours.

Opposition locale

Ce chantier démesuré pour une installation de 76 kW de puissance nette (soit une production d’électricité pour moins de cinquante foyers, dix fois inférieure à la production d’une éolienne de même coût) ne tient absolument pas compte des enjeux du territoire : la Desges est une rivière remarquable, classée en liste 1 et 2, en très bon état écologique, hébergeant diverses espèces protégées dont le saumon atlantique, la lamproie de Planer, le chabot. Chanteuges est un site remarquable que viendrait défigurer une conduite forcée, voire un canal de béton de 600 mètres.

Entaché d’incohérences juridiques, ce projet doit être abandonné au plus vite.

[1]    Chanteuges Préservation du Patrimoine, la mairie de Chanteuges, la fédération de pêche 43, le Conservatoire National du Saumon Sauvage, SOS Loire Vivante – ERN France, le Chant des rivières, l’AAPPMA de la basse Desges, l’association Allier Sauvage, l’AIDSA, ANPER – TOS, Fous de Toc, la FRANE, l’APS, le REN 43.

Contacts :

  • Ivan Joumard, président Chanteuges Préservation du Patrimoine, 06 51 99 78 52
  • Lionel Martin, président Fédération de Pêche de Haute-Loire, 06 89 35 17 44
  • Franck Noël Baron, maire de Chanteuges, 06 21 34 74 05
  • Joël Herbach, président Allier Sauvage, 06 08 17 23 58
  • Roberto Epple, président SOS Loire Vivante – European Rivers Network, 06 08 62 12 67
  • Martin Arnould, Le Chant des Rivières, 06 22 93 63 07
  • Philippe Mery, secrétaire Aidsa, 06 18 30 53 01
  • Marc Saumureau, Président Frane, 06 32 89 84 08
  • Renaud Daumas, Président REN Haute-Loire, 07 83 67 92 10
  • Françoise Quintin, 06 87 91 58 12
  • Jean Michel Ferry, Président ANPER-TOS, 07 78 25 40 51
  • Louis Sauvadet, Président Association de Protection du Saumon, 06 89 87 41 23

Plus d’informations :
www.ern.org/fr/chanteuges/ ou www.chantdesrivieres.org/microcentrale-chanteuges/

Changement climatique

Au colloque « Eau et changement climatique » (Lyon, 15 novembre 2018), le ministre de Rugy et les présidents de comités de bassin.

                      ADAPTATION, ACCOMMODATION, AGGRAVATION 

photo de Josselin de Lespinay

La Directive-cadre sur l’eau nous impose de restaurer les milieux dégradés et de parvenir au « bon état ». En matière de changement climatique dans le domaine de l’eau, il convient tout d’abord de définir ce que l’on entend par « adaptation ». Quelle signification donner à « s’adapter » – dans le sens de ‘’tenir compte’’ – sachant que le modèle que nous pouvons choisir peut aggraver le phénomène auquel il prétend faire face ? Dans ce cas c’est seulement « s’accommoder », sans que l’on sache ce qui doit réellement s’adapter, si ce sont les activités humaines ou bien… le climat.

On ne peut plus recourir à l’utilisation massive d’énergies fossiles dans des systèmes de production qui génèrent des GES par une mécanisation intense et l’utilisation de produits nécessitant de longs transports, et dont la fabrication comme la distribution sont eux-mêmes fortement consommateurs d’énergie dès lors qu’ils sont liés à un marché mondialisé. Bien sûr ce système de production génère des emplois et ‘’crée de la richesse’’, essentiellement pour ceux qui ont à fabriquer, non pas tant le produit brut, que tout ce qui l’entoure en amont et en aval de sa production.

Pour l’agriculture, la non-adaptation concerne la mécanisation, les intrants et la chimie, et les sociétés plus ou moins coopératives qui prennent en charge le produit fini puis le distribuent. La rémunération de ceux qui produisent réellement est à l’heure actuelle soumise à des contraintes financières sur lesquelles les agriculteurs n’ont pas ou peu de prise. Le secteur à la base de la production – l’agriculteur – est moins important économiquement que celui de l’agro-business. Cela apparaît jusqu’à la caricature dans la différence entre la rémunération d’une majorité d’agriculteurs et celle des secteurs qui les entourent pour leur ‘’vendre’’ ou pour leur ‘’prendre’’ et proposer le produit fini au consommateur à un prix fort éloigné de la rémunération du producteur.

Gestion quantitative et qualitative

On ne peut séparer la gestion quantitative de la ressource des impacts sur la qualité de l’eau que cette gestion peut avoir par ailleurs.  Avant toute chose il faut se poser la question, non des moyens, mais des buts.

Ruisseau du Gouhouron (nov 2018)

Séparer la gestion quantitative de ses conséquences au niveau de la qualité de l’eau apparaît comme contre-productif, une ruse de l’esprit. En effet les décisions prises pour l’adaptation au changement climatique peuvent aggraver la situation qualitative de nombreuses masses d’eau.

Créer des retenues donne l’illusion de l’abondance

Parmi les solutions envisagées, on évoque régulièrement la création de ‘’réserves’’. Mais on doit alors relier les demandes aux moyens employés, aux buts poursuivis et aux conséquences en termes de qualité des eaux. Sans compter que, fondamentalement, on ne « crée » pas de la ressource en eau : on la prend, que ce soit au milieu ou à d’autres activités. On pourrait penser que retenir l’eau lorsqu’elle est en abondance – quand elle l’est et si elle l’est – pour l’utiliser en période de pénurie ou de stress hydrique est une solution de bon sens. Mais outre que le grand cycle de l’eau est complexe, la logique de ce modèle a des effets pervers. Il a été   mené à son terme dans différents pays, et pour ne citer qu’un exemple, un gros fleuve comme le Colorado n’arrive même plus jusqu’à la mer. Créer des retenues donne l’illusion de l’abondance, et incite au gaspillage en toute bonne conscience.

Retenues de substitution

Il existe différents types de retenues, et parmi elles on a pu croire que les retenues dites ‘’de substitution’’, représenteraient un progrès en matière d’irrigation agricole. Il s’agit en effet de remplacer un prélèvement en période estivale par un prélèvement hivernal stocké dans les évaporateurs à ciel ouvert que sont ces retenues, prélèvement effectué à un niveau théoriquement inférieur quantitativement au prélèvement estival et sans se demander pourquoi les réserves naturelles sont gravement déficitaires. Les volumes prélevables calculés, et soumis à d’âpres discussions, le sont par rapport à la situation hydrique moyenne actuelle et en ce sens ils ne tiennent aucun compte des futurs effets de raréfaction de la ressource liés au changement climatique. Outre que le protocole de création et d’exploitation de ces retenues est facilement détourné, son application revient à pérenniser un mode de production intensive, quand il ne crée pas de nouveaux secteurs irrigués. De plus l’agriculture intensive diminue considérablement la capacité naturelle de rétention et de transfert de l’eau de ruissellement vers les aquifères, en détruisant par l’utilisation de pesticides la microfaune qui les aère les sols, les transformant en  »toile cirée » et augmentant les phénomènes d’érosion.

retenue collinaire en haute Garonne ( nov 2018)

Même si ces réserves peuvent être très fortement ‘’aidées’’ par les agences de l’eau depuis que ces financements leur ont été imposés, leur coût reste élevé pour les irrigants, les contraignant à des rendements maximisés et donc au recours à toujours plus d’intrants et de pesticides.

Il s’agit donc typiquement d’une vraie fausse-solution, d’une « mal-adaptation ». Il convient désormais, non plus d’adapter aux pratiques agricoles actuelles les nouvelles conditions liées au changement climatique, mais bien de changer ces pratiques, car on ne peut à la fois lutter contre les pollutions et pérenniser, voire encourager les systèmes de production qui les génèrent.

voir aussi Canicules et sécheresses , le cas de la Loue de Jean Piere Hérold.

Georges Pompidou déclara au début des années 1970 : « On n’arrêtera pas le Progrès, et c’est à l’environnement de s’adapter au Progrès ». Presque cinquante ans plus tard il est de bon ton de sourire de cette déclaration, mais dans la réalité en-dehors des discours et des promesses il y a toujours un ‘’e’’ minuscule à ‘’environnement’’, et un P majuscule à ce que ce que certains acteurs économiques nomment abusivement ‘’progrès’’.

Josselin de Lespinay pour ANPER-TOS